Actualité en bref 

Une association de victimes d’abus reçue par Léon XIV

© Edgar Beltrán, The Pillar, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons.

Pour la première fois, le pape Léon XIV a reçu au Vatican, le 20 octobre, six membres du conseil d'administration de ECA (Ending Clergy Abuse). Cette association internationale milite pour un soutien accru de l’Église catholique aux victimes d'abus et à leurs indemnisations. ECA est composé de victimes mais aussi d’activistes, souvent dans les mêmes personnes. Son président, le Canadien Gemma Hickey, reconnu officiellement dans son pays comme une personne transgenre « non-binaire », est un avocat des droits LGBT.

Le réseau ECA, présent dans trente pays des six continents, mais principalement actif en Amérique du Nord, fait pression sur l’Église pour qu’elle applique la politique de « tolérance zéro » prônée par les Nations Unies. Les représentants de ECA ont présenté au Pape leur dernier projet, intitulé « Initiative Zéro Tolérance », qui demande la mise en place de « normes mondiales cohérentes et de politiques centrées sur les survivants ». A l’issue de cette audience, les six membres du conseil d'administration de ECA ont salué « une étape historique et pleine d'espoir vers une plus grande coopération ».

« Le Pape Léon XIV a été très ouvert et chacun d'entre nous a partagé quelques réflexions personnelles. Il a été très chaleureux. Il nous a écoutés... Il a aussi un bon sens de l'humour. Il est vraiment humble », a confié Gemma Hickey, elle-même victime d'abus par un prêtre à Terre-Neuve-et-Labrador (Canada). Au cours de l'audience, il a notamment été question du travail accompli par la Commission pontificale pour la protection des mineurs qui venait de présenter son deuxième rapport annuel. Le Pape a souhaité qu’un « dialogue » se noue entre les deux entités.

Cette rencontre faisait suite à une lettre que ECA avait adressée au Pape. Reprenant les paroles que celui-ci avait prononcées le jour de son élection, les membres de l'organisation s’étaient présentés « comme des bâtisseurs de ponts, prêts à marcher ensemble vers la vérité, la justice et la guérison ». En ces temps si « polarisés », était-il écrit, « l'acte le plus radical que nous puissions faire en ce moment est de nous asseoir et de parler ».

Le Pape avait répondu « positivement » à cette lettre en proposant un « dialogue direct et respectueux sur la voie à suivre ». Interrogé par Vatican News à l’issue de l’audience, Matthias Katsch (un administrateur allemand de ECA) a déclaré que le Pape « a exprimé clairement qu’il veut traiter ce problème au sein de l’Église catholique et qu’il cherche les moyens de faire avancer ce dossier de la lutte contre les abus ».  Il a souligné que « ce n'était pas seulement la première rencontre avec le pape Léon XIV, c'était la toute première rencontre d’un pape, non pas avec des victimes individuelles d'abus, mais avec une organisation de victimes. Il s'agit d'un saut qualitatif. » Rapportant des propos de Léon XIV sur les abus au sein de l’Église, I-Media relève que, pour le Pape, les blessures profondes des victimes ne peuvent pas disparaître simplement avec « une indemnisation financière ». Il estime qu’il est « très sain » que la parole des victimes se libère, pourvu que les droits des accusés soient respectés car de « fausses accusations » ont détruit des prêtres. Le Pape, ajoute I-Media, avait enfin déclaré que « la question des abus sexuels ne peut pas devenir le centre de l’attention de l’Église » dont la mission est avant tout d’annoncer l’Évangile.

(Sources : Vatican News 20/10/2025 ; I.Media 21/10/2025)

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