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« Je t’ai aimé », première exhortation apostolique de Léon XIV

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Le 4 octobre, le pape Léon XIV a signé « Dilexi te » (« Je t’ai aimé » cf. Ap 3,9), sa première exhortation apostolique (on appelle ainsi un document adressé par le Pape aux fidèles, avec une dimension davantage pastorale qu’une encyclique, texte plus solennel, qui porte souvent sur un point de doctrine). Signé le jour de la solennité de saint François d’Assise, « le pauvre de Dieu », cette exhortation apostolique de Léon XIV a pour thème l'amour envers les pauvres. Pauvreté sous toutes ses formes : sociale mais aussi morale et spirituelle.

Le Pape s’inscrit ainsi dans la continuité de l’inflexion donnée par le pape François qui prônant « une Église pauvre pour les pauvres », avait institué la Journée mondiale des pauvres en 2017 avant de publier l’encyclique « Dilexit nos » (Il nous a aimés), en octobre 2024.  Quand la mort l’a surpris, François préparait l’exhortation apostolique achevée par Léon XIV. Celui-ci a donc repris le travail entrepris par son prédécesseur, tout en faisant référence au magistère des papes de l’époque moderne depuis Léon XIII, dont l’encyclique « Rerum novarum » (1891) est considérée comme le texte fondateur de la doctrine sociale de l’Église.

Dans « Dilexi Te », le pape Léon XIV développe aussi ses préoccupations, déjà exprimées à plusieurs reprises depuis son élection, sur la pauvreté matérielle et spirituelle des sociétés actuelles dont le visage reflète « la souffrance des innocents ». Le Pape dénonce l'économie prédatrice, l'inégalité, l’esclavage, la violence envers les femmes et la crise de l'éducation. Il appelle les croyants à élever leur voix pour dénoncer « les structures d'injustice » qui « doivent être détruites par la force du bien », à défendre le droit à l'éducation, à lutter contre l’esclavage, à accompagner les migrants. Il rappelle que pratiquer l'aumône est « justice rétablie, non un geste de paternalisme », et que le manque d'équité est « la racine de tous les maux sociaux ».

Dieu nous ayant aimés le premier (1 Jean 4,19), nous sommes appelés à aimer à notre tour comme Il nous aimés (Jn 13,34-35). Cette parole « Dilexi te » restaure en rappelant la dignité et le prix de chaque vie humaine. Mais cet amour premier de Dieu nous engage aussi à aimer en retour, et donc à nous mettre concrètement au service des pauvres, des malades, des oubliés, des blessés de la vie, des migrants, et plus largement de tous ceux qui souffrent d’être abandonnés dans l’immense désert spirituel contemporain. En gardant à l’esprit que « servir les pauvres n'est pas un geste à faire du haut vers le bas, mais une rencontre entre égaux... C’est donc en se penchant pour prendre soin des pauvres que l’Église assume sa posture la plus élevée. »

(Sources : Vatican News 04/10/2025 et 09/10/2025 ; Zenit 06/10/2025)

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