Comment écouter la voix du Seigneur pour marcher dans ses voix ?
La vie de Jeanne, remplie de faits extraordinaires, se caractérise d’abord et avant tout par l’écoute des voix de Dieu et l’acceptation – sans réserve – des projets qu’il a établis pour elle.

Pourquoi la vie de Jeanne d’Arc bouscule-t-elle encore aujourd’hui les chrétiens comme les non-chrétiens ? Jeanne, jeune fille des campagnes lorraines qui a vécu il y a sept siècles, issue d’une famille sans prétention, continue en effet de marquer profondément les esprits. Elle demeure une source d’inspiration intarissable de livres ou de séries, de dévotions et de pèlerinages, même de nouvelles statues, comme nous l’a montré la malheureuse polémique à Nice. Que nous soyons chrétiens ou non, nos vies semblent n’avoir rien en commun avec celle complètement extraordinaire qu’a vécue la Pucelle d’Orléans. Alors, pourquoi cette sainte au destin unique nous attire-t-elle tant ? Que nous apprend sa vie ? Comment peut-on se mettre à son école ?
TOUS APPELÉS À LA SAINTETÉ…
Rappelons tout d’abord que, à l’exemple de Jeanne d’Arc, nous sommes tous appelés à la sainteté, peu importent nos âges, nos origines ou nos croyances. À la racine de cet appel commun mais individuel se trouve l’Amour infini de Dieu le Père, qui a élaboré un plan bien précis pour chacun d’entre nous. Le Seigneur a des vues et des projets bien plus grands que les nôtres pour nos vies, car lui seul, puisqu’il en est l’origine, connaît parfaitement nos qualités et nos talents, nos faiblesses et nos fragilités, nos peurs et nos blessures, nos désirs et nos aspirations. C’est par l’exercice de notre liberté, en posant des choix conformes à sa volonté, que nos vies pourront être transformées positivement et connaître ainsi une grande fécondité.
… MAIS CHACUN PAR UN CHEMIN PERSONNEL
L’appel à la sainteté est commun à tous les hommes, il est inscrit dans l’ADN de notre humanité, mais l’itinéraire de chacun pour y parvenir est unique. Lorsqu’on regarde la vie des saints, on peut s’apercevoir qu’ils ont certes des vertus et désirs communs (la charité et l’amour envers les plus pauvres, le désir d’annoncer l’Évangile, la place faite à la prière dans leur vie, etc.), mais que leur parcours, leurs joies et leurs peines ne se ressemblent pas, ou très peu. Nous sommes tous des créatures bénies de Dieu et, pour chacune, le Seigneur trace un chemin, plus ou moins tortueux ou droit, qui lui est propre. Ce sentier se dessine progressivement, à la mesure des « oui » que nous consentons au Seigneur. Avant de devenir évêque, lorsque j’étais plus jeune, j’ai dit oui au Seigneur en menant une vie de jeune chrétien engagé, en allant l’annoncer de manière directe à des inconnus dans les rues de Paris. Ces premiers « oui » m’ont permis de formuler les suivants, comme celui de la vocation sacerdotale, puis de l’épiscopat et, enfin, celui plus récent de la remise de ma charge d’évêque de Fréjus-Toulon.
IDENTIFIER CE CHEMIN QUI NOUS EST PROPRE`
Parce que notre chemin nous est propre, nous sommes les seuls à pouvoir dévoiler les itinéraires qui s’offrent à nous. Jeanne d’Arc, avant même d’entendre les voix de saint Michel, de sainte Catherine et de sainte Marguerite, menait une vie humble et vertueuse, nourrie par les sacrements et la prière, au service de ses proches. Avant ses 13 ans déjà, elle disait ne pas vouloir se marier et offrir à Dieu sa virginité. C’est cette disposition du coeur au don de soi qu’il nous faut imiter à toutes les étapes de nos vies. Pour distinguer une voie qui nous est propre, en particulier à une époque où nous sommes sans cesse saturés de bruits, d’informations, de sollicitations et de relations, il nous faut faire place dans nos coeurs au nécessaire silence intérieur qui permettra à Dieu de se faire entendre. C’est ce chemin qu’il nous faut emprunter pour poser des choix, non plus en fonction de ce que les autres font ou disent, mais bien selon nos désirs intérieurs les plus profonds. Il s’agit de remplir ce silence intérieur, non pas de la pensée de nous-mêmes, mais par l’oubli de soi, d’offrir au Seigneur la meilleure place.
C’est en s’oubliant elle-même que Jeanne d’Arc s’est faite l’humble instrument de Dieu par lequel il a relevé la France. C’est en donnant toute sa vie à Dieu qu’elle a été choisie comme signe de la vocation de la France à être « Fille aînée de l’Église ». Sa vie fut signe de Dieu jusqu’au bout d’elle-même par le don et le sacrifice de soi.
PAS DE FÉCONDITÉ SANS SACRIFICE
Même si nous ne sommes pas tous appelés à revêtir les armes de Jeanne d’Arc, la vie de l’homme sur la terre est un combat de soldat, nous rappelle le livre de Job (7,1). « Les gens de guerre combattront, et Dieu donnera la victoire », lance la sainte à ses examinateurs. Le Seigneur ne s’en remet pas aux paresseux, ce dont témoigne toute l’histoire d’Israël ; il veut que nous participions à la Rédemption qu’il nous apporte, et même les victoires miraculeuses ont été obtenues au prix du sang versé. Le don de nous-mêmes nous conduit au sacrifice. Parce que Jeanne d’Arc a connu la grande joie d’écouter les projets fous du Seigneur pour elle, elle a dû souffrir la séparation d’avec sa famille, les humiliations des tribunaux civils et ecclésiaux, la prison dans des conditions atroces et, bien sûr, le bûcher. Ainsi, n’ayons pas peur de traverser les tempêtes, de subir des critiques ou d’affronter nos fragilités. La Croix signe l’échec humain de Jésus. Un échec que la mort vient sceller. Et sur ce point, la vie de Jeanne fait écho à celle du Christ. Condamnée par des hommes d’Église, comme Jésus l’a été par des hommes religieux, Jeanne sera réhabilitée, canonisée et même proclamée patronne secondaire de la France.
L’ESPÉRANCE DE LA GLOIRE DU CIEL
Sainte Jeanne d’Arc nous montre encore aujourd’hui qu’il y a toujours une raison d’espérer, pour peu que nous soyons fidèles. Il est toujours possible de se relever, comme l’a fait le Christ en portant sa Croix. Souvent, lorsque tout semble perdu, voici que survient la victoire. Nous sommes appelés à vivre notre mission sur la terre avec un coeur large et généreux, à mettre tous nos talents au service de la réalisation des projets qui sont les nôtres ici-bas, mais en gardant les yeux bien fixés vers le Ciel et le coeur arrimé à la victoire finale. Dieu, jamais, n’oublie ses promesses. Il passe toujours par les enfants de l’Église qui croient, qui espèrent et qui aiment pour réaliser son projet divin.
Comme sainte et comme patronne secondaire de la France, Jeanne d’Arc intercède pour nous. Sa vie nous montre à quel point le Seigneur se veut proche de nous et veut que nous soyons proches de lui. Jeanne d’Arc demeure un cadeau inaltérable de Dieu pour chacun d’entre nous et pour la France.
Dans un monde agité qui nous sollicite en permanence, prenons le temps de passer quelques heures en compagnie du Seigneur. Il nous le rendra mille fois !
Par monseigneur Dominique Rey
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