50 Français victimes des nazis reconnus martyrs par Léon XIV

Par un décret du dicastère des Causes des saints publié le 20 juin, le Pape a reconnu que cinquante Français tués par le régime nazi pendant la Seconde Guerre mondiale étaient morts « en haine de la foi » catholique. Cette reconnaissance ouvre la voie à leur béatification sans qu’un miracle soit requis.
Ces hommes, dont le plus jeune n'avait que 19 ans et le plus âgé 49, étaient volontaires ou réquisitionnés afin de travailler en Allemagne. En application du décret nazi du 3/12/1943 contre l’action catholique jugée hostile au régime, tous ont été arrêtés par la Gestapo en raison du soutien spirituel qu'ils avaient apporté à d’autres prisonniers ou travailleurs : sacrements dont des messes clandestines, groupes d'entraide et de réflexion. Internés dans des camps de concentration, ils sont morts de mauvais traitements ou exécutés. Parmi eux, des prêtres, des séminaristes et des laïcs dont quatre figures sont mises en avant dans le décret du Saint-Siège parce qu’elles sont représentatives de la diversité d’origine, de formation, de niveau social et d’état de vie (prêtre diocésain, religieux, séminariste ou laïc).
Il s’agit du père Raymond Cayré (1915-1944), prêtre du diocèse d'Albi, tué dans des conditions atroces à 29 ans dans le camp de concentration de Buchenwald ; du franciscain Gérard Martin Cendrier (1919-1945), lui aussi mort à Buchenwald après avoir été torturé pour avoir participé à des réunions de prières clandestines alors qu’il avait été requis pour le service du travail obligatoire (STO) ; de Roger Vallée (1920-1944), séminariste du diocèse normand de Sées, mort dans le camp de Mathausen ; et de Jean Mestre (1924-1944), ouvrier tourneur-fraiseur et membre de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC), mort d'une pleurésie au camp de Watendstdet-Hallendorf.
Citons aussi Joël d’Auriac (1922-1944), scout et routier, qui préparait l’École militaire de Saint-Cyr. Il fut décapité à Dresde le 6 décembre 1944. Dans un ultime message avant de monter à l'échafaud, il écrivit à ses proches, amis et scouts : « Ne soyez pas tristes. Quant à moi, je vais retourner à mon grand ami qui m’attend là-haut… Je vous serre tous, mes bien-aimés, sur mon cœur aussi fort que je le puis. Je vous ai profondément aimés. Soyez remerciés pour la joie que vous m’avez donnée. Grâce à vous, je vais mourir avec joie, le Seigneur près de moi. Ma dernière prière : vivez avec le Seigneur. Il est la Vie. Adieu… Je pardonne aux responsables de ma mort. » A peine plus âgés que Joël, les frères André et Roger Vallée (nés en 1919 et 1920) furent réquisitionnés à peu de temps d'intervalle pour le STO à Gotha. Envoyé le premier, André, ouvrier imprimeur et militant de la JOC, organise un vaste réseau clandestin de soutien spirituel et fraternel parmi les déportés. Roger, séminariste, rejoint son frère et l’aide à monter une section jociste qui comptera près de 60 membres. Ils sont arrêtés et incarcérés à Gotha le 1er avril 1944. Même motif de condamnation : « Par son action catholique auprès de ses camarades français, pendant son service du travail obligatoire, a été un danger pour l’État et le peuple allemand ». Roger meurt à Mauthausen le 29 octobre 1944. André, transféré à Leitmeritz, y disparaît fin janvier 1945.
Également membre de la JOC, Henri Marannes (1923-1945) s’était porté volontaire au STO pour remplacer un ami, père de famille. Lui aussi est arrêté par la Gestapo pour avoir organisé à Gera, en Thuringe, une intense vie chrétienne clandestine, avec l’aide d’un prêtre prisonnier. Interné à Flossenbürg puis au kommando de Zwickau, il est battu à mort le 4 avril 1945. Il avait 21 ans.
Le plus connu de ces futurs canonisés est l'abbé Pierre de Porcaro (1904-1945), ancien aumônier militaire et prisonnier de guerre. Ayant accepté de repartir en Allemagne comme ouvrier volontaire pour exercer clandestinement son ministère, il avait créé jusqu’à 15 cercles d’étude et célèbré des messes dominicales. Arrêté pour son apostolat, il meurt du typhus à Dachau : « J’offre ma vie pour la France, j’accepte le sacrifice que m’envoie le Bon Dieu. »
(Sources : Vatican New, Aleteia, KTO 20/06/2025)
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