Les 5 raisons de croire de Harry Roselmack

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1 L’EXISTENCE INTERDIT LE NÉANT

L’existence est plus large que la vie, car il y a bien évidemment des choses qui existent, mais qui ne vivent pas, comme ce bureau. La vie est donc une modalité de l’existence, que je définirais par l’ensemble de ce qui est, auquel on ne peut pas trouver d’alternative. L’alternative à la vie est la mort. Mais le seul essai de concept alternatif à l’existence, c’est le néant… Or, c’est un faux concept, car on ne peut pas penser le néant. Il n’a absolument aucun fondement. Cela démontre que l’existence et le néant ne sont pas compatibles. Si l’existence est, il n’y a pas de néant. Si le néant était, on n’existerait pas, on ne serait pas là pour se poser la question. L’existence est ainsi le seul concept qui soit illimité, puisqu’on ne sait pas lui opposer autre chose qu’elle. Elle existait avant le temps, elle n’a pas de début ; le métaphysicien doit donc considérer que, avant l’espace-temps, il y avait une autre forme d’existence, communément appelée « Dieu ».

2 LE SAVOIR, ALTERNATIVE À LA PEUR

La peur est un monstre à l’origine de 99 % de nos problèmes actuels. Bien que les êtres humains aient l’air extrêmement différents les uns des autres du fait de leurs parcours, de leurs héritages ou de leurs envies, si on les regarde en profondeur, on réalise qu’ils ont bien plus de points en commun que de différences. Nous avons tous des peurs. Par exemple, peur de la mort, de la souffrance ou du vide, en ce qui me concerne. Et la peur est nécessaire, car elle nous permet de survivre… mais elle ne doit pas prendre le contrôle de nos vies ! Or, aujourd’hui, la peur dirige beaucoup d’actes de la vie quotidienne, les rapports entre les uns et les autres, les votes par exemple, et c’est pour cela qu’on est dans une société un peu compliquée. En réalité, je pense que la peur est très liée à la méconnaissance. Et plus on en sait sur la vie et sur l’existence, sur nos origines, moins on a peur. C’est l’un des avantages de s’intéresser à la métaphysique !

3 DIEU INDIQUE LE BIEN ET LE MAL

J’ai commencé à m’intéresser à la métaphysique, car je voulais comprendre si nous avions une raison d’être et s’il y avait une éthique supérieure à l’être humain qui nous indiquait le bien et le mal. Maintenant que je pense l’avoir compris, je voudrais le partager. Jamais mes croyances n’ont guidé mon travail intellectuel, car je pense que la connaissance ne peut pas être contrariée par la croyance. Et si mon travail d’enquête m’avait conduit à penser que Dieu n’existait pas, j’aurais été dans une grande difficulté, car j’aurais dû remettre en cause mes croyances et ma foi catholique reçues de mes parents. Il y a des messages très forts dans la religion chrétienne et, selon mon expérience, il est important de privilégier le message aux dépens du messager. Dans le Notre Père, beaucoup de phrases sont extrêmement puissantes, comme celle-ci : « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. » Elle nous redit que la nature fonctionne selon un principe d’harmonie et que notre rôle est de le mettre en oeuvre sur terre. La phrase « Délivre-nous du mal » est aussi très forte. Pour moi, elle signifie « Débarrasse-nous de la peur », parce que le mal et la peur vont ensemble. Ce qui est à l’origine du mal, c’est la peur ; et le jour où l’on sera débarrassé de la peur, on sera dans le chemin qui est prescrit.

4 ÊTRE BIEN, PLUTÔT QU’AVOIR BEAUCOUP

L’évolution prend du temps. Nous sommes en chemin, et je pense qu’il faut des gens comme vous avec votre média, comme moi avec mes livres et comme beaucoup d’autres pour semer les graines qui vont permettre de faire comprendre au plus grand nombre que nous devons progresser dans notre compréhension du monde avant qu’il ne soit trop tard pour faire demi-tour et se protéger des conséquences de nos actions. Tout acte posé a des conséquences, et certains actes peuvent avoir des conséquences délétères sur l’humanité. Dans le même temps, je vois des motifs d’espérance dans certains comportements, notamment chez les jeunes qui comprennent aujourd’hui que ni la propriété ni la possession ne rendent heureux. Une nouvelle dynamique de l’être domine celle de l’avoir. Et le regain d’intérêt des jeunes pour la foi va dans ce sens : l’engagement religieux et l’expression de la foi embrassent cette démarche globale.

5 LA RECHERCHE DE L’AMOUR

Tous les êtres humains, croyants ou non, agissent pour être aimés, même s’ils n’en ont pas toujours conscience. La différence avec le croyant, c’est qu’il le sait et qu’il pense savoir pourquoi. On a tendance à se définir de plus en plus de façon « essentialisante », par un seul trait de ce que l’on est. Mais en réalité, nous agissons tous par amour. Certains, sans être attachés à une religion, ont conscience que notre univers existe par désir d’amour, et que notre raison d’être, c’est de donner de l’amour et de le partager. De mon côté, j’assume tout à fait ma foi, même si je ne le crie pas sur les toits. La religion catholique me permet de participer à cette éthique de l’univers. Mais je ne demande pas aux gens de me suivre, je ne suis ni un guide spirituel, ni un prophète, ni un exemple. Je réfléchis à des choses. Je pense avoir des réponses et j’aimerais que les gens s’y intéressent, car ce que m’a révélé la quête métaphysique, c’est que nous sommes sur terre pour une belle raison. Notre mission est joyeuse et positive !

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L’ACTUALITÉ DE HARRY ROSELMACK

Harry Roselmack est l'auteur de Dieu, la source et l’univers philosophal, Jouvence, 2024 et Il n’est pas trop tard pour naître, Jouvence, 2023.

Il prépare cette année un nouvel ouvrage consacré à la notion du temps. Il travaille en parallèle sur un autre projet d’écriture qui s’attache à explorer les questionnements de la métaphysique.