A la une   Ils ont vu la vierge 

Marie, un pilier dans notre vie

De l’Europe menacée aux rives de l’Inde, en passant par la France chrétienne, ces quatre récits prouvent que l’intercession de la Vierge Marie a marqué l’histoire.

© CC

Marie sauve l’Europe chrétienne
À Vienne (Autriche), le 12 septembre 1683

En septembre 1683, l’armée ottomane d’environ 150 000 hommes assiège Vienne dans l’espoir d’envahir l’Europe. Face à cette menace, Jan Sobieski, roi de Pologne et chef des forces chrétiennes, consacre ses 53 000 soldats à la Mère de Dieu. Le 12 septembre, veille de la bataille, les troupes crient d’un même élan après la messe : « Marchons sous la toute puissante protection de la Mère de Dieu ! » La victoire est fulgurante. Prises de panique, les troupes turques fuient. L’Europe chrétienne est sauvée et certains territoires (Croatie, Hongrie) sont libérés. Quarante ans après cette victoire, le pape Innocent XI institue la fête du Saint Nom de Marie, célébrée chaque 12 septembre, pour rappeler la puissance protectrice de la Sainte Vierge. Supprimée du calendrier liturgique en 1970, elle est rétablie en 2002 par Jean‑Paul II, qui y voit un repère spirituel majeur.

La légende des Treize‑Pierres
À Villefranche‑de‑Rouergue (France), le 19 mars 1509

Le 19 mars 1509, un charretier nommé Colonges s’enlise dans un champ inondé par les eaux de la rivière Vénéric, près de Villefranche-de‑Rouergue (Aveyron). Malgré l’aide d’autres hommes qui ont accouru à ses cris, son char et ses chevaux restent embourbés. Le soir, quand sonne l’Angélus, il prie Marie puis voit la Vierge et les douze apôtres, chacun posé sur l’une des treize pierres qui permettaient de traverser la rivière en cas de crue. Marie lui sourit et le charretier se dégage miraculeusement. Suite à ce miracle reconnu par l’évêque de Rodez, Mgr François d’Estaing, une chapelle est édifiée dès août 1509. Depuis plus de 500 ans, la chapelle Notre-Dame de Treize Pierres sanctuaire est fréquenté sans interruption et conserve la tradition des treize pierres dans sa structure.

Le miracle du Puy
Au Puy-en-Velay (France), au IVᵉ siècle

Au début de l’ère chrétienne, le Puy n’est qu’une petite cité où subsistent les vestiges d’un temple païen. Au IVᵉ siècle, une femme chrétienne, paralysée, vient prier en s’allongeant sur un dolmen du Mont Anis. La Vierge Marie apparaît alors au côté d’un ange : « La Reine du Ciel a choisi ce lieu pour en faire son domaine, y recevoir des prières et les exaucer. » La paralysée guérit sur-le-champ. L’évêque Scutaire mène son enquête avant d’autoriser la construction d’une cathédrale où l’on place une statue de Marie . Le sanctuaire, nommé aujourd’hui le « Lourdes du Moyen Âge », devient l’un des plus fréquentés d’Occident : six papes, quatorze rois de France, deux empereurs et une foule de pèlerins s’y pressent, attirés par des signes de guérisons miraculeuses. Dès la fin du Xe siècle, le sanctuaire marial devient un point de départ des chemins de Saint-Jacques. Aujourd’hui, Notre-Dame du Puy, Reine de la France, veille toujours sur notre pays. 

Une Mère de la Santé
À Vailankanni (Inde), fin XVIᵉ – XVIIᵉ siècle

Vers 1580, près de Nagapattinam, dans l’État du Tamil Nadu, un jeune Indien transportant du lait pour son maître s’endort près d’un étang. Soudain, il est réveillé par une lumière surnaturelle. Devant lui se tient une femme d’une beauté céleste, un enfant dans ses bras. La dame lui adresse un regard plein de tendresse et lui demande : « Donne-moi un peu de lait pour mon enfant. » Malgré son hésitation, le jeune homme obéit. Arrivé chez son maître, il découvre que le pot de lait est plein. Très vite, la nouvelle se répand dans la région : « La Vierge est venue avec l’Enfant Jésus ! » Quelques années plus tard, un vendeur de lait infirme aperçoit une femme lumineuse portant un enfant. Son regard aimant le guérit instantanément. La Vierge lui dit : « Va à Nagapattinam. Dis à un homme fortuné qu’il doit construire ici une chapelle en mon honneur. » L’homme obéit et fait construire une chapelle où trône une statue de la Vierge à l’Enfant. Rapidement, de nombreux fidèles viennent prier Marie sous le nom de Notre Dame de la Bonne Santé et les guérisons se multiplient.

Octavie Pareeag

Retour à l'accueil