États-Unis : l’avis des évêques sur l’intelligence artificielle

Dans une lettre au Congrès américain datée du 9 juin 2025, la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB) propose des pistes de réflexions pour éclairer les débats sur la réglementation de l’Intelligence Artificielle (IA). Si l’élaboration de règles relatives au développement de l’IA en est encore à ses balbutiements, l’Église tient à participer à la réflexion. « Nous ne sommes pas des experts techniques, mais des pasteurs chargés de veiller à la vie et à la dignité de la personne humaine et au bien commun », expliquent les évêques. Leur intention est claire : « Nous vous écrivons pour vous présenter quelques principes et recommandations politiques concernant l’Intelligence artificielle. »
Dans l’analyse des défis mais aussi des opportunités que donne l’IA, les évêques américains s’inscrivent dans les pas du Pape lui-même qui souligne que l’Intelligence artificielle nécessite « responsabilité et discernement afin de garantir son utilisation pour le bien de tous, afin qu’elle puisse bénéficier à toute l’humanité. »
Sans prétention à l’exhaustivité, la lettre s’articule autour de trois principes éthiques et de cinq « considérations politiques » :
Le premier principe est un point non négociable : le respect de la dignité humaine. « La dignité inhérente à chaque personne humaine doit toujours être au cœur du développement technologique. » Mais cela nécessite une hiérarchie des valeurs : « Cette technologie doit compléter les actions des êtres humains, et non les remplacer, eux et leurs jugements moraux » insistent les évêques. La morale doit présider au développement technique. La tentation de faire l’inverse est grande, et préoccupe l’Église. Ce n'est « qu’éclairée par de solides principes moraux » que l’IA pourra « contribuer à surmonter de nombreux obstacles de la vie et à améliorer la condition humaine ». Par ailleurs, la Conférence des évêques lance un avertissement clair : « Nous devons également éviter les tentations du transhumanisme ou l'assimilation de l'IA à la vie humaine. »
Le deuxième principe suit immédiatement celui de la primauté du respect de la dignité humaine : le souci des plus pauvres. Citant la note Antiqua et Nova sur les relations entre l’intelligence artificielle et l’intelligence humaine, promulguée par les dicastères pour la Doctrine de la foi et pour la Culture et l’éducation, le 14 janvier 2025, les évêques américains s’inquiètent du risque de voir l’IA « entraver, voire s’opposer au développement humain et au bien commun » en aggravant les inégalités sociales tant au niveau matériel qu’au niveau de « l’influence politique et sociale ».
Troisième principe moral : le respect de la vérité. Si l’IA peut constituer un formidable outil au service du partage de la connaissance, encore faut-il qu’elle soit « supervisée par des humains et faire l'objet d'une responsabilité clairement définie » pour que les manipulations de type « deepfake » (hypertrucage) ne deviennent pas un formidable outil de propagande du mensonge ou de déformation du réel.
Les considérations politiques détaillées par la lettre des évêques ont un fondement éthique. Tant dans le domaine de la vie familiale, de la santé, de la vie professionnelle, économique et environnementale, l’Église note bien les opportunités qu’offre l’IA, mais elle met en garde contre « l'effet isolant de la technologie ». « Les systèmes automatisés de prise de décision, utilisés [pour] la sélection des candidats à l'emploi, l'approbation des prêts, les soins de santé, l'évaluation des prestations sociales et le traitement des demandes d'immigration » préoccupent les évêques, ainsi que les utilisations de l’IA dans la procréation, la manipulation génétique ou les armes de guerre. La sauvegarde de la dignité humaine et de la vérité reste l’enjeu majeur de l’utilisation harmonieuse de l’IA.
(Source : usccb.org)
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