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Chine : La croix d’un évêque invisible

Diocèse de Shanghaï / CC BY-SA 4.0

Une étrange cérémonie d’ordination épiscopale a eu lieu de le 5 décembre dernier, dans la ville de Xinxiang. Le père Francis Li Jianlin était consacré évêque dans une ambiance tendue. Le profil du prélat n’est pas en cause, il a un curriculum vitae impeccable. Né en 1974 dans une famille catholique, il a été ordonné en 1999, a servi comme prêtre dans une paroisse avant d’être nommé à la formation des séminaristes. Mais il y avait un grand absent lors de sa cérémonie d’ordination épiscopale, son prédécesseur, qui aurait démissionné de sa charge d’évêque dans des circonstances mal élucidées et qui ne s’est pas montré.

En effet, l’ancien évêque de Xinxiang, Mgr Joseph Zhang Weizhu, 67 ans, a disparu. Ses proches ne peuvent plus le voir et il ne donne plus que des signes de vies énigmatiques, filtrés par le Parti communistes chinois. Parmi ces étranges signes, un entretien  que le site internet China Catholic de la Chinese Catholic Patriotic Association attribuait à l’évêque et qu’il a diffusé peu après la cérémonie d’ordination épiscopale de  son successeur. Selon l’article, Mgr Weizhu aurait renoncé à sa charge avant l’âge requis, 75 ans, de son propre chef. Dans l’entretien qu’il aurait accordé au site d’information affilié à l’Église patriotique chinoise, il aurait insisté sur la « nécessité d’adhérer au patriotisme et à au principe d’une Église indépendante et autocéphale, afin de faire progresser la sinisation du catholicisme dans notre pays ». Il ajoutait : « Nous devons contribuer à la construction d’un pays socialiste moderne et à la promotion générale d’une grande renaissance de la nation chinoise ». Il est plus qu’improbable que Mgr Joseph Zhang Weizhu ait tenu de tels propos. Ordonné secrètement en 1991, il n’a jamais été reconnu comme prêtre par les autorités chinoises. Elles l’ont persécuté ouvertement pour avoir refusé de rejoindre l’Association patriotique des catholiques chinois.

De toute évidence ce texte porte la trace de la rhétorique du Parti communiste chinois. Cette entité a fait de la « sinisation » du catholicisme l’un de ses moyens de contrôle des catholiques, qu’il s’agit de couper de Rome.

Cette affaire démontre une nouvelle fois la mauvaise volonté du Parti communiste chinois dans son application des accords sino-Vatican entamés en 2018, concernant en particulier la nomination des évêques. Un prêtre chinois anonyme commente : « Beijing [Pékin] viole l’esprit des accords. Ce n’est pas la première fois que l’Église se retrouve contrainte d’accepter le silence et l’humiliation ». Malgré cette situation, il espère que le nouvel évêque Li Jianlin placera le bien de l’Église avant toute chose et saura résister aux pressions auxquelles il sera inévitablement soumis. Il ajoute, en pensant à l’évêque « disparu », qui croupit probablement dans une geôle chinoise : « Que la croix de Mgr Zhang devienne une lumière pour notre communauté. Nous ne savons pas ce que l’avenir nous réserve, mais nous savons une chose : Dieu n’abandonnera pas son Église. »

(Source : Asianews 6/12/2025)

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