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En Turquie et au Liban, Léon XIV sur la « voie de la petitesse » pour l’unité et la paix

Photo d'archive - Le premier voyage à l'étranger du pape Léon XIV le mènera en Turquie et au Liban. © Andreas Solaro, AFP

C’était la première visite apostolique hors d’Italie du pape Léon XIV. En Turquie, du 27 au 30 novembre, puis au Liban, du 30 novembre au 2 décembre, le 267e successeur de saint Pierre a mis en exergue le lien entre l’unité des chrétiens et l’engagement pour la paix.

En Turquie, Léon XIV a pris la relève de son prédécesseur, le pape François, qui avait programmé ce voyage pour le mois de mai (François est mort le 21 avril, Léon lui a succédé le 8 mai). Ce n’est pas l’importance numérique de la minorité chrétienne en Turquie qui motivait cette visite pontificale (les catholiques ne représentent plus que  0,04 % de la population, musulmane à 99 %) mais la célébration du 1700e anniversaire du concile de Nicée-Constantinople, en 325. 

Le vendredi 28 novembre, c’est sur les bords du lac au fond duquel sont englouties les ruines de la basilique où se déroula ce premier concile œcuménique  qu’eut lieu la rencontre entre Léon XIV et le patriarche orthodoxe de Constantinople, Bartholomée. Tous deux ont proclamé à l’unisson le Credo dit « symbole de Nicée-Constantinope » affirmant que le Père et le Fils sont « consubstantiels » et qu’ils sont, avec l’Esprit Saint, un seul Dieu en trois personnes - cette affirmation combattant l’hérésie d’Arius selon lequel le Christ, vrai homme, ne pouvait pas être en même temps vrai Dieu.

Le dimanche précédent son voyage Léon XIV avait publié une lettre apostolique intitulée « In unitate fidei » (« Dans l’unité de la foi »), dans laquelle il appelait tous les chrétiens, catholiques, orthodoxes et protestants, à resserrer leur unité pour favoriser la paix. « Dans un monde divisé et déchiré par nombre de conflits, l’unique communauté chrétienne universelle peut être un signe de paix et un instrument de réconciliation, contribuant de manière décisive à un engagement mondial en faveur de la paix. » En Turquie, l’évêque de Rome a souligné que ce combat pour l’unité et pour la paix empruntait « la voie de la petitesse » prise par l’Enfant Jésus dans la grotte de Bethléem - obscure naissance qui devait transformer radicalement l’histoire de l’humanité.

Au Liban, le matin du 1er décembre, Léon XIII a confié les souffrances et l’espérance du peuple libanais en priant sur la tombe de saint Charbel Makhlouf (1828-1898), protecteur du Liban. Puis il s’est rendu à Harissa, pour prier dans le second haut lieu de la spiritualité libanaise, Notre-Dame-du-Liban, où il s’est entretenu avec le clergé libanais. L’après-midi,  il a présidé à une  prière œcuménique et interreligieuse, place des Martyrs à Beyrouth. Enfin, il a achevé cette journée très dense à Bkerké, siège du patriarcat maronite, par une rencontre avec les jeunes du Liban.

Le 2 décembre, avant son retour à Rome,  le pape a visité les religieuses du très réputé hôpital de la Croix, à Jal el-Did. Dans son discours, la supérieure n’a pu retenir ses larmes et le Pape a ravalé les siennes. Puis il s’est rendu au port de Beyrouth, ravagé le 4 août 2020 par deux énormes déflagrations qui firent 235 morts, 7000 blessés, et laissèrent 300 000 habitants sans logement. Un traumatisme de plus pour le Pays du Cèdre déjà en proie à une interminable crise politique, économique et sociale, aggravée par la confrontation armée entre la milice du Hezbollah et l’armée israélienne. Cette dernière journée s’est achevée par une messe en plein air en présence d’environ 100 000  fidèles  sur « Beyrouth Waterfront » une zone gagnée sur la mer.

A l’aéroport de Beyrouth, avant de retourner à Rome, le souverain pontife a adressé un vibrant message de paix aux Libanais en présence du président Aoun (un chrétien, comme l’exige la Constitution). « Vous êtes forts comme les cèdres, les arbres de vos belles montagnes, et pleins de fruits comme les oliviers qui poussent dans la plaine, dans le sud et près de la mer » a t-il dit aux Libanais après avoir récapitulé les diverses étapes de sa visite. Puis, il a ajouté : « Je vous étreins tous et vous souhaite la paix. (...) Et je lance également un appel pressant : que cessent les attaques et les hostilités. Que personne ne croie plus que la lutte armée apporte quelque bénéfice que ce soit. Les armes tuent, tandis que la négociation, la médiation et le dialogue construisent. Choisissons tous la paix comme chemin, et pas seulement comme un objectif ! Rappelons-nous ce que Saint Jean-Paul II vous disait : le Liban, plus qu’un pays, est un message ! Apprenons à travailler ensemble et à espérer ensemble, afin que cela devienne vraiment une réalité. Que Dieu bénisse les Libanais, vous tous, le Moyen-Orient et l’humanité tout entière ! Shukran, ila al-liqa’! [merci et à bientôt!] » 

(Sources : Le Figaro, 26/11/2025, 30/11/2025 ; Zenit; Vatican News, 02/12/2025)

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