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L’Avent à Gaza

La paroisse de Gaza en prière © aide à l'église en détresse

Depuis la paroisse de la Sainte-Famille de Gaza, le père Romanelli se réjouit de la paix, même fragile et approximative, retrouvée dans sa communauté dévastée. Le 21 novembre dernier, il a même pu participer à une excursion jusqu’à la côte avec 130 de ses coreligionnaires. « Les enfants qui ont entre 3 et 5 ans, nés juste avant la guerre, voyaient la mer pour la première fois », se souvient le prêtre, souriant à ce souvenir. De l’église à la Méditerranée, il y a pourtant à peine plus d’un kilomètre, mais les déplacements demeurent compliqués dans la ville où règne une ambiance carcérale.

Si se déplacer au sein de la ville ruinée demeure ardu, en sortir relève pratiquement de l’utopie. Les autorités israéliennes se montrent intraitables. Avant la guerre, les patriarches latins de Jérusalem se rendaient à Gaza, pour montrer leur proximité avec cette communauté. Rien ne garantit, à l’heure actuelle, que cela redeviendra possible. Quant aux autorisations qui étaient parfois données aux chrétiens gazaouis de sortir de leur ville, pour fêter Noël avec leurs familles, il n’en est même pas question.

Alors la fête s’organise sur place, malgré les circonstances. « Nos chorales et nos dabkes (groupes de danses palestiniens) ont commencé à répéter et nous allons même tenir une représentation en dehors de notre quartier, si les conditions le permettent », explique l’abbé Romanelli. Il prépare aussi une visite aux malades, à la fois ceux qui sont abrités dans la paroisse et ceux qui sont parvenus à revenir dans leurs maisons. Il prévoit de donner de petits présents et cherche en particulier à obtenir du chocolat « à n’importe quel prix ».

À l’image du père Romanelli, les Gazaouis tentent de retrouver un semblant de normalité depuis la trêve du 10 octobre. Certains nettoient leurs domiciles, ou ce qu’il en reste. La plupart des infrastructures vitales, l’eau, l’électricité et le système d’égout, ont été endommagées. Malgré tout, l’école a repris et 150 enfants et adolescents participent à l’année scolaire 2025-2026 du mieux qu’ils le peuvent. Malheureusement, il est impossible d’en accueillir plus car les trois écoles de Gaza – qui ont été endommagées pendant la guerre – continent à abriter de nombreuses familles déplacées.

La paroisse catholique de Gaza héberge actuellement 450 réfugiés, dont 30 musulmans handicapés et une famille musulmane. La plupart des chrétiens de Gaza, catholiques comme orthodoxes, soit 700 personnes environ, vivent là. 60 d’entre eux ont regagné leur domicile, mais ils dépendent de la paroisse pour y trouver de l’eau et recharger leurs téléphones.

(Source : Aide à l’Église en Détresse, 02/12/2025)

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