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50 martyrs des nazis béatifiés à Notre-Dame de Paris

Messe de béatification de Raymond Cayré, Gérard-Martin Cendrier, Roger Vallée, Jean Mestre et de leurs 46 compagnons. © Marie-Christine Bertin / Diocèse de Paris

Prêtres, séminaristes, scouts, simples laïcs, ils ont donné leur vie pour assister spirituellement d’autres Français, jeunes comme eux, réquisitionnés pour travailler en Allemagne au titre du Service du travail obligatoire (STO) pendant la Seconde Guerre mondiale. Eux s’étaient engagés au STO mais pour devenir des « aumôniers » clandestins en marge de leur travail officiel. Ne supportant pas le christianisme, les nazis les ont traqués et fait périr entre 1944 et 1945, en haine de la foi. C’est à ce titre que cinquante catholiques français ont été déclarés martyrs et béatifiés le samedi 13 décembre au cours d’une fervente cérémonie dans la cathédrale Notre-Dame de Paris. 2 500 fidèles, dont 1 500 membres des familles des martyrs, ont participé à la messe, présidée par le cardinal Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg et légat du pape Léon XIV, et concélébrée par Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, avec une quarantaine d’évêques dont deux allemands, et 160 prêtres. Parmi les fidèles, 35 séminaristes, 100 scouts, 60 représentants de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC) et de la Jeunesse Étudiante Chrétienne (JEC) ainsi que des délégations de 16 diocèses de France.

Qui étaient ces cinquante jeunes missionnaires français ? Neuf prêtres diocésains, cinq religieux (quatre franciscains et un jésuite), trois séminaristes, 14 scouts de France et 19 jocistes, originaires de 32 diocèses. Ils savaient en partant en Allemagne que leur apostolat serait clandestin. « Ils ont mené une vraie résistance spirituelle, ils étaient pleinement conscients du danger, c’étaient des missionnaires de l’Évangile » souligne le père Bernard Ardura, postulateur de la cause. Dans l’Allemagne nazie et dans l’enfer des camps, ils ont créés « des îlots de paradis, où l’amour parvenait à redonner courage, à panser les plaies du cœur, à secouer l’indifférence, à transmettre sérénité et paix » a souligné le cardinal Hollerich dans son homélie. Arrêtés, souvent torturés, ils moururent exécutés ou de mauvais traitements, de maladies, d’épuisement, notamment au cours de l’inhumaine « marche de la mort » imposée aux détenus pour évacuer les camps de concentration dans les derniers mois de la guerre.

 Le cardinal Hollerich a lu, au nom du pape Léon XIV, la Lettre apostolique déclarant bienheureux les cinquante martyrs, « qui ne craignirent pas d'offrir leurs propres vies jusqu'à l'effusion du sang, pour apporter le témoignage de la consolation et du réconfort de l'Évangile ». Ces bienheureux seront désormais célébrés le 5 mai.

(Sources : Vatican News, 11/12/2025 ; Aleteia, Le Figaro, 13/12/2025)

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