Actualité en bref 

Mozambique « Vous n’êtes pas seuls ! »

© Creative Commons Attribution 4.0

Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'État du Saint-Siège, s’est rendu au Mozambique du 5 au 10 décembre. Il a notamment visité durant deux jours le Cabo Delgado, dans le nord du pays. Cette région à majorité musulmane abrite une communauté chrétienne en grand danger. Elle est en effet frappée depuis 2017 par une violente insurrection djihadiste, qui a fait plus de 6300 morts et un million de déplacés.

Selon Mgr António Juliasse, évêque de Pemba, diocèse qui couvre le Cabo Delgado, plus de 300 catholiques ont été exécutés ces dernières huit années, 34 rien qu’en 2025, la majorité ont été décapités. Selon les estimations du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), environ 128 000 personnes ont fui les zones touchées. La peur de nouvelles attaques et l’insécurité persistante continuent de provoquer de nouveaux déplacements, indique l’OCHA, qui signale également une épidémie de choléra affectant Memba, sur la côte orientale.

Le cardinal Parolin a rencontré des représentants de cette communauté chrétienne éprouvée afin de manifester la solidarité du Saint-Siège et du pape Léon XIV. « Le cardinal Parolin a salué les déplacés un par un, leur serrant la main et bénissant leurs enfants. C’était comme s’il voulait embrasser chacun d’eux et toucher leurs blessures les plus profondes, afin de pouvoir partager leur souffrance et leur espérance », a raconté Mgr Juliasse. Des chrétiens lui ont rapporté des témoignages bouleversants, qui donnent un aperçu de la terrible situation dans laquelle ils se trouvent. L’un de ceux qui a pu rencontrer le cardinal a perdu trois frères et un oncle, tombés aux mains des terroristes.

« Je suis venu vous dire, à tous, hommes et femmes du peuple de Dieu qui vivez au Cabo Delgado, que vous n’êtes pas seuls. Vous n’êtes pas seuls ! Le Saint-Père et l’Église unie et universelle sont avec vous », a déclaré le cardinal en portugais. À l’origine, la visite du cardinal avait été organisée pour commémorer le 30e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre le Mozambique et le Saint-Siège, en 1995. À cette époque, un traité de paix négocié par l’Église avait mis fin à des décennies de guerre civile dans le pays. En 2025, le Cabo Delgado a encore besoin d’artisans de paix, constate Mgr Parolin.

Parmi eux, Adérito Monteiro, catéchiste de 29 ans, entretient la chapelle Saint-Antoine au cœur du camp de déplacé de Ntele. Il maintient debout le lieu de culte, qui est fait des mêmes matériaux naturels et recyclés, des mêmes vieux sacs de l’USAID, que tous les abris alentour.

C’est là que les catéchistes se rencontrent pour organiser leur travail. Certains enseignent les fondamentaux de la foi, d’autres préparent des groupes au baptême ou à la confirmation. « Au beau milieu de l’horreur et des traumatismes, nous cherchons à raviver la flamme de l’espérance, fondée dans le fait que Dieu vit, que le Christ est avec nous », témoigne Adérito Monteiro.

(Source : Aide à l’Église en Détresse,10/12/2025 et 12/12/2025)

Retour à l'accueil