Le 8 décembre unissons-nous pour dire « Merci Marie ! »
De tout temps, les chrétiens ont vénéré Marie, célébrée plus particulièrement le 8 décembre pour sa conception immaculée. Cette année, alors que la France et le monde vont célébrer la réouverture de Notre-Dame, illuminons nos églises et nos foyers en prolongeant la tradition de la « fête des Lumières » lyonnaise.
Ce soir de décembre, les portes de l’église sont grandes ouvertes. Depuis la fin de l’après-midi, la paroisse Notre-Dame est en fête. L’église est illuminée par des cierges et des lumignons. Les enfants du catéchisme ont lancé les célébrations en jouant des saynètes sur la naissance de Jésus dans la crèche. Les parents et quelques amis étaient là pour les encourager. Ils ont ensuite partagé un chocolat chaud préparé par le groupe des anciens. La chorale et l’orchestre des jeunes ont pris le relais. Des chants dynamiques de pop louange et des reprises d’hymnes plus classiques participent à l’ambiance joyeuse et recueillie. Madeleine, octogénaire, l’œil brillant d’émotion, se réjouit : « Mon père, comme c’est heureux de tous nous retrouver ensemble, jeunes et plus vieux ! » À 19 heures, une procession parcourra le quartier et la soirée se terminera par une célébration ouverte à tous. C’est ainsi que, chaque année, une petite paroisse anonyme de l’Ouest de la France célèbre le 8 décembre. Devant l’église, le visage avenant de la Sainte Vierge les accueille, flanqué d’un « merci Marie ». Et sur le parvis, un groupe scout offre du vin chaud et des tisanes pendant que des paroissiens équipés d’une même écharpe blanche invitent les badauds à entrer dans l’église : il est proposé à chacun de déposer au pied d’une statue de Marie un lumignon, symbole lumineux de sa prière. C’est l’occasion pour les uns de poser des questions sur ce qui se passe ce soir, pour d’autres de partager leur expérience de l’amour de Dieu. Sur des petits papiers, on pourra écrire ses intentions, puis les déposer dans une corbeille devant l’autel. Toute la communauté priera pour ces intentions anonymes lors de la messe de dimanche.
UN RENDEZ-VOUS ANNUEL AVEC MARIE
Anne n’espérait pas tant de succès quand elle a proposé à son curé de rejoindre les autres paroisses de France qui célèbrent dans un esprit missionnaire la fête de Marie, portées par l’association Merci Marie. Nous sommes le week-end du 8 décembre, jour où l’église fête depuis 1854 la Sainte Vierge, Immaculée Conception.
Cette année-là, le pape Pie IX proclamait en effet un nouveau dogme : « Nous déclarons, nous prononçons et définissons que la doctrine qui affirme que la Bienheureuse Vierge Marie , dès le premier instant de sa conception, par grâce et par privilège spécial de Dieu tout-puissant, en considération des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du genre humain, fut préservée de toute tache du péché originel. » Depuis, de grandes processions sont organisées dans les villes et les campagnes de France à cette occasion.
La fête de l’Immaculée Conception, quelques jours avant Noël, nous rappelle la destinée unique de cette femme juive, choisie par Dieu. Dans la tradition chrétienne, Marie occupe une place bien spéciale. Elle est indissociable de Jésus, l’enfant qu’elle a porté, en qui s’est manifesté Dieu vivant. Par une relation à Dieu sans égale, Marie intercède pour l’humanité : elle porte les prières de chacun d’une manière toute particulière. Ce rendez-vous annuel avec la Vierge Marie donne la possibilité à tous ceux qui sont loin de l’Église de faire un petit geste pour dire « merci Marie ! » et rendre grâce pour la présence protectrice de la Sainte Vierge qui veille sur chacun de ses enfants. C’est également l’occasion de la remercier pour tout ce que nous avons reçu durant cette année, lui confier nos prières, nos souffrances, nos peines et nos joies. Chez nous, comme à Lourdes, tout est possible. Cette année plus particulièrement, remercions Marie d’avoir veillé sur Notre-Dame.
UNE TRADITION RENOUVELÉE POUR UNE DÉVOTION PLURISÉCULAIRE
Bien avant 1854, à Lyon comme dans de très nombreuses villes, on vénère la Vierge Marie depuis des temps reculés. Dans la capitale des Gaules, on trouve des traces de cette dévotion remontant aux premiers siècles. Son évêque, saint Irénée, était un disciple de saint Polycarpe qui, lui-même, avait été un disciple de saint Jean, l’apôtre à qui Jésus a confié Marie sur la Croix. La ville se met sous sa protection en 1643. Le 8 décembre 1852, des feux d’artifice sont prévus pour l’installation d’une statue de la Vierge sur la chapelle de Fourvière, mais une pluie torrentielle s’abat sur la ville et contraint à l’annulation des festivités. C’est alors qu’à la tombée de la nuit apparaissent aux fenêtres des lumignons qui, bien vite, se multiplient et illuminent toute la ville. L’événement d’une nuit est depuis repris chaque année. Le soir du 8 décembre, les Lyonnais célèbrent Marie par leurs processions, mais surtout en allumant à leurs fenêtres des petites bougies. Une tradition est née. Elle inspirera la création de la « fête des Lumières » par Gérard Collomb en 1989, attraction touristique qui, depuis, attire plusieurs millions de visiteurs à Lyon autour du 8 décembre.
Alors que les célébrations religieuses se sont progressivement effacées devant la grande fête touristique, un petit groupe de catholiques décide en 2002 de raviver la flamme et de replacer Marie au centre de cette fête populaire. Il crée l’association cultuelle Des Lumières Pour Marie (qui ne vit que des dons de particuliers), sous la tutelle du diocèse de Lyon. Cette association de bénévoles travaille à diffuser le culte marial à l’occasion du 8 décembre sous la bannière « Merci Marie ». Elle apporte son soutien en fournissant gratuitement des supports médias (encarts de presse, tracts, affiches, etc.) et des conseils à ceux qui veulent organiser des célébrations. Elle encourage à faire du 8 décembre un moment de mission et d’évangélisation. Son président, Nicolas, témoigne : « Depuis vingt ans, la tradition est fortement relancée à Lyon malgré les contraintes d’organisation. Notre plus grande joie est qu’on dit désormais "merci, Marie !" partout en France, mais aussi en Belgique, avec des fruits magnifiques. De plus en plus de paroisses et de sanctuaires s’approprient cet élan missionnaire. Cet été, j’ai même découvert certaines processions mariales du 15 août avec la bannière "Merci Marie !" » Plusieurs centaines de paroisses, d’établissements scolaires et de maisons de retraite se mobilisent partout en France pour se réapproprier cette belle fête mariale et en faire une fête missionnaire. En tous ces lieux, des multitudes de lumignons sont déposés au pied des statues de la Vierge et autant d’intentions de prières montent vers elle.
Le 8 décembre prochain, à l’occasion de la réouverture de Notre-Dame, tous les fidèles sont invités à s’unir en illuminant leur foyer et leur paroisse avec des lumignons en l’honneur de la Très Sainte Vierge Marie. Des veillées de prière et des processions peuvent aussi être organisées : plus d’informations sur www.mercimarie.com.
Arthur Fauret
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