Actualité en bref 

Les chrétiens convertis rangés au nombre des ennemis en Iran

Drapeau iranien / © CC0 pexels

Alors qu’il était sur le point de rejoindre l’Europe en transitant par la Turquie, Mehran Shamloui a été arrêté par les autorités turque puis extradé en Iran. Il y est condamné à dix ans de prison, en même temps que deux de ses compatriotes, Abbas Soori et Narges Nasri. Ces trois Iraniens sont accusés d’appartenir à des « groupes d’opposition » et d’avoir eu des « activités de propagande contraire à la loi islamique », en d’autres termes, ils sont coupables d’avoir abandonné l’islam au profit du christianisme. Ils auraient aussi soutenu sur les réseaux sociaux le mouvement « Femme, vie, liberté ». Ce mouvement de femmes iraniennes refusant de porter le voile islamique est né après l’assassinat de Mahsa Amini en septembre 2022, par la police iranienne.

La conversion de musulmans au christianisme est inacceptable aux yeux de la République islamique d’Iran, qui voit avec inquiétude grandir, en son sein, des communautés chrétiennes clandestines. Les forces de sécurité locales ont donc mené une série d’investigations, début 2025, chez ces trois personnes. Elles ont saisi des objets compromettants selon les critères de la police iranienne. Des bibles, des crucifix et des instruments de musique ont ainsi été découverts à leurs domiciles. Les suspects ont ensuite été soumis à de longs et éprouvants interrogatoires, en particulier pour Narges Narsi, 38 ans, qui est enceinte.

Depuis la série d’attaques menées contre les installations iranienne par Israël entre le 13 et le 20 juin, les dirigeants iraniens durcissent leur contrôle des frontières, dans les deux sens. Alors que les supposés « opposants » sont traqués et empêchés de sortir du pays, des centaines de milliers d’immigrants illégaux sont expulsés.

Selon l’Agence des nations unies pour les réfugiés (UNHCR), 1,2 millions de clandestins ont été contraints de revenir dans leur pays, le Pakistan ou l’Afghanistan, en 2025. Ces étrangers sont présentés dans les médias d’État comme de potentiels « espions d’Israël ». De la même façon, les minorités ethniques et religieuses locales, comme les Kurdes, les Azéris et les Baloutches, sont encore plus étroitement surveillées.

En l’absence d’une opposition construite et structurée des Iraniens, le gouvernement tenu par les Gardiens de la Révolution craint une explosion du pays entre ses différentes composantes. Cela se traduit par une pression accrue sur toutes les sources d’oppositions, réelles ou imaginaires.

(Source : Asianews 7/07/2025)

Retour à l'accueil