Société 

Sainte-Geneviève, patronne des gendarmes, est-elle devenue une ennemie de la République ?

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La récente décision du tribunal administratif de Lyon d’annuler l’organisation de la Messe de la Sainte-Geneviève 2022 par le groupement de gendarmerie départementale de l’Ardèche, à la demande de la Fédération ardéchoise et drômoise de la Libre Pensée, suscite une vive indignation. Elle interroge sur la persécution des traditions catholiques au nom d’une laïcité détournée de son sens, devenue un outil d’oppression et de négation de l’histoire.

Cette affaire révèle une volonté affichée d’effacer toute référence chrétienne, au mépris de l’héritage historique et culturel de la France. Comme l’a si justement affirmé le général de Gaulle : « La République est laïque mais la France est chrétienne. » Les innombrables chapelles, églises, abbayes, cathédrales et les centaines de milliers de calvaires qui parsèment notre territoire attestent de cette imprégnation catholique séculaire, que certains idéologues cherchent à faire disparaître sous couvert d’une laïcité dévoyée.

Pourquoi cette affaire ressort-elle aujourd’hui ?

Cette affaire concernant la Sainte-Geneviève 2022 refait surface car la décision du tribunal administratif de Lyon n’a été rendue publique que le 20 mars 2025. Le jugement est l’aboutissement d’un processus judiciaire long et complexe, initié par des recours déposés en 2022 par la Fédération ardéchoise et drômoise de la Libre Pensée. La lenteur de la procédure judiciaire et l’insistance des milieux laïcistes pour médiatiser cette victoire expliquent pourquoi ce sujet est remis sur le devant de la scène aujourd’hui.

Un scandaleux déni de tradition

La justice administrative de Lyon a osé trancher contre une tradition profondément enracinée dans l’histoire de la Gendarmerie, en estimant que l’organisation d’un office religieux constituait une atteinte aux principes de laïcité. Pourtant, cette célébration n’a rien d’un événement prosélyte : il s’agit d’un temps de recueillement et de cohésion, qui associe les valeurs de courage, d’engagement et de dévouement. La Gendarmerie, qui sert et protège la nation depuis des siècles, mérite-t-elle ce mépris ? Faut-il rayer d’un trait de plume ces rassemblements traditionnels qui participent à la cohésion de l’institution ?

Le tribunal admet pourtant que l’événement fait partie intégrante des coutumes gendarmiques et qu’il « participe à la cohésion de l’Institution ». Mais qu’importe la cohésion, qu’importe la tradition, la logique idéologique s’impose : la moindre allusion religieuse doit être éradiquée, même si elle ne porte nullement atteinte à la laïcité, comme l’ont reconnu plusieurs décisions antérieures.

La Libre Pensée, cette association toujours prompte à traquer la moindre expression religieuse dans l’espace public, a une fois de plus trouvé un tribunal prêt à plier devant son idéologie.

En effet, le jugement reproche à la Gendarmerie d’avoir mobilisé des moyens humains pour l’organisation de la cérémonie, notamment en assurant la sécurisation de l’église et en mettant en place une haie d’honneur. Faudrait-il laisser les gendarmes désarmés et sans protection dans un contexte de menace terroriste permanente ? Les forces de l’ordre doivent-elles devenir les premières victimes de l’idéologie anticléricale ?

La sécurisation d’une cérémonie religieuse est un impératif de protection et non une reconnaissance cultuelle. Qui pourrait sérieusement contester la nécessité d’assurer la sûreté d’un rassemblement public, surtout lorsqu’il concerne des personnels en uniforme ? Les directives du ministère de l’Intérieur sont claires : la protection des lieux de culte est une priorité. Cette décision de justice remet-elle en cause la sécurisation de toutes les cérémonies religieuses, qu’elles soient chrétiennes, musulmanes ou juives ? Ou bien est-ce uniquement la tradition catholique qui doit plier sous le poids de la pseudo-laïcité ?

Et pourtant La Libre Pensée a t-elle vraiment gagné ? 

Le tribunal n’a pas donné suite à la requête de La Libre Pensée, et n’a pas annulé la « célébration de la Sainte-Geneviève », mais uniquement l’organisation de la Messe, considérant qu’il s’agissait d’un évènement cultuel n’entrant pas dans la sphère de compétences du colonel, mais dans celle du curé de l’église. Plus particulièrement, le jugement a visé la tenue d’« une haie d’honneur composée de plusieurs militaires (…) organisée sur le parvis de l’église », et le fait que « les autorités ont été accueillies et placées dans l’église par les représentants du commandement de la gendarmerie ».

L’événement est donc « toléré » mais la Messe est interdite ! quelle ironie... si l’on retire l’âme spirituelle de l’événement il perd tout son sens.

Sainte Geneviève, proclamée patronne de la Gendarmerie par le pape Jean XXIII en 1962, incarne l’esprit de dévouement et de service à la nation. Fêtée depuis des décennies, elle est bien plus qu’un simple symbole religieux : elle est un repère moral et historique pour des hommes et des femmes engagés au service de la France.

Faut-il renoncer à honorer cette figure catholique de protection et d’héroïsme sous prétexte que certains idéologues laïcards veulent faire table rase du passé chrétien de la France ? 

Source Essor Gendarmerie
En partenariat avec Tribune Chrétienne

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