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Les églises catholiques se remplissent au Royaume-Uni

L'église de Toussaint, Margaret Street, Londres (une église anglo-catholique). / © Diliff, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons.

Certaines petites églises catholiques britanniques sont le théâtre d’un phénomène étrange : elles deviennent trop petites pour contenir tous les participants à la messe dominicale. Les nouveaux venus appartiennent le plus souvent aux couches populaires. Certains viennent de l’Église anglicane, mais il y a aussi un important mouvement de conversion chez les « nés sans religion », en particulier les jeunes adultes. Ils sont le plus souvent attirés par les expressions traditionnelles de la spiritualité, si l’on en croit une étude réalisée par la Bible Society et YouGov.

Ce phénomène intrigue. La Grande-Bretagne est largement sécularisée, et les catholiques y représentent historiquement (depuis Henri VIII) une minorité. Dès 2009, toutefois, les catholiques étaient plus nombreux que les anglicans à participer à la messe. « Qu’est ce que [ce phénomène] révèle dans cette ère d’incertitude ? » s’interroge David Roseberry, un auteur chrétien anglican, dans Anglican Ink.

En ouverture de son article, il rappelle une anecdote américaine, qui eut lieu pendant l’un des « grands réveils » de la foi protestante sur ce continent. Un fermier en interpelle un autre : « Hey, allons écouter George Whitfield prêcher l’Évangile. » Le second se gausse : « Pourquoi ? Tu ne crois même pas en l’Évangile ! » « Tu as raison », convient le premier. « Mais lui y croit ! »

Selon cet auteur, l’attraction qu’opère en ce moment l’Église catholique sur ses compatriotes tient en un mot, la conviction. Comme il le résume lui-même d’une formule : « La conviction est attirante et la forte conviction est fortement attirante ! » Et la population britannique, ballotée dans son identité, inquiète de l’avenir, réclame plus que jamais des convictions fortes.

Dans ce contexte, des caractéristiques catholiques que les anglicans regardent habituellement avec condescendance, comme sa structure rigide ou le fait que son siège réside dans un pays étranger, deviennent des atouts. « Pour l’Église d’Angleterre, l’Angleterre est la maison. Pour l’Église catholique romaine, l’Angleterre est une Mission », note David Roseberry.

Cette Église n’est pas démocratique, dans le sens où elle ne pèse pas ses croyances à l’aune de la culture à laquelle elle s’adresse. Or, dans cette époque où la société débat de tout – de la vérité au genre en passant par la moralité – cette attitude est profondément rassurante. Aux questions de l’époque adressée à tous les chrétiens, l’Église catholique répond clairement « Femme prêtre ? Non. Avortement ? Jamais », récapitule David Roseberry. Une telle clarté dans les réponses apportées démontre que les chefs de l’Église croient en ce qu’ils enseignent et enseignent ce en quoi ils croient.

Une partie de l’élite britannique et nord-américaine subit aussi cette attraction pour le catholicisme. Des écrivains, des universitaires et des personnages publics comme Tom Holland, J. D. Vance et Paul Kingsnorth, anciennement écologiste radical, entrent dans l’Église catholique ou orthodoxe. « Ils cherchent quelque chose de robuste et de simple, d’enraciné et réel. (…) Ils la trouvent dans la structure inflexible de l’Église catholique romaine », conclut David Roseberry.

(Sources : Cath.ch 16/04/2025 et Anglican Ink 17/04/2025)

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