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Thérèse, l'une des 4 femmes Docteurs de l'Église

37… seulement 37 personnes sur plusieurs dizaines de milliards ont été élevées au grade suprême de docteur de l’Église depuis plus de vingt siècles ! Thérèse de Lisieux en fait partie.

© DR 1000 raisons de croire

Parmi eux, nous trouvons les piliers théologiques de la chrétienté que sont saint Augustin et saint Thomas d’Aquin, ainsi que les références absolues en matière de spiritualité et de mystique : saint Ambroise de Milan, saint François de Sales, saint Alphonse de Liguori, etc. À ce jour, seules quatre femmes ont été honorées de ce titre : Thérèse d’Avila, Catherine de Sienne, Hildegarde de Bingen et Thérèse de Lisieux. Morte à vingt-quatre ans de la tuberculose, la petite carmélite n’a jamais quitté son couvent de Normandie et n’a jamais fondé d’ordre ou de congrégation. Elle n’a, de son vivant, soulevé aucune foule ni attiré sur elle l’attention des grands de ce monde. Alors, pourquoi le pape saint Jean-Paul II lui a-t-il décerné le 19 octobre 1997 ce titre prestigieux entre tous ?

 

L’AMOUR, VOCATION CHRÉTIENNE

Sa vie est un témoignage vivant de l’amour évangélique. À travers ses paroles, ses écrits, sa vie, nous découvrons l’action sanctificatrice de l’Esprit Saint dans son coeur de jeune carmélite. Sa pensée s’adresse désormais non plus seulement à des religieuses catholiques, mais à l’humanité entière. En elle, la grâce se fait l’interprète vivante de la Révélation, en conformant Thérèse au Christ crucifié et ressuscité.

Ainsi, le sens de la vie, c’est aimer sans limites, car Dieu est amour et, par ce fait, il ignore les limites humaines de la charité. Si Dieu est amour, alors la foi ne peut conduire qu’au don de soi. Et le don de soi parfait, c’est le Christ. Toute vocation chrétienne tient en ce mot : amour. Telle est la mission de sainte Thérèse ; telle est celle de tous les baptisés.

Les mots qu’elle emploie vont à l’essentiel. D’une clarté extraordinaire, ils sont d’une simplicité et d’une transparence parfaites. Ces qualités ne sont pas affaire de style ni de littérature, mais de foi : ils expriment l’absolu de la vocation chrétienne et, en ce sens, la nature de la sainteté, fruit de l’amour inconditionnel. Pour résumer, Thérèse a vécu et dit l’Évangile avec les mots du monde actuel. C’est pour cela qu’elle est devenue docteur de l’Église. Sans échafauder de nouvelles théories, sans « déconstruire » la Tradition, elle révèle le visage du Christ à tous. Dans l’histoire, le peuple des croyants poursuit cette même mission ; tout entier, il est invité à la sainteté.

De plus, chez Thérèse, tout est axé sur la vérité, sa mission consistant à amener chacun à se convertir en suivant la « petite voie ». La sainte combat tiédeurs et mensonges. Elle n’aime guère la bigoterie et les faux-semblants. À l’image de la Vierge Marie, elle veut répondre un « oui » franc, massif et définitif à l’appel de Dieu. Son doctorat honore en elle la profondeur avec laquelle elle envisage sa mission en Dieu, cette mission évangélisatrice fondée sur l’abandon à la providence divine qui n’est autre, in fine, que la mission de toute l’Église, Corps mystique du Christ.

 

UNE VIE, UNE OEUVRE

Mais la vie de Thérèse reste son oeuvre majeure. Cette sainte dont les lectures se résumaient à quelques ouvrages de jeunesse, a déclaré qu’à partir de ses dix-huit ans, elle n’a plus rien trouvé dans les livres ! Ses références spirituelles semblent extraordinairement minces au regard du succès de son oeuvre ; tout au plus lit-elle la Bible, saint Jean de la Croix et l’Imitation de Jésus-Christ, cet autre succès planétaire. Son existence n’est-elle pas au fond une imitation de Jésus ? « C’est Jésus tout seul qui m’a instruite. Sans se montrer, sans faire entendre sa voix, Jésus m’instruit dans le secret », écrit-elle.

Achevons cette modeste présentation en écoutant la voix de la sainte. Un passage incomparable de l’Histoire d’une âme (un « sommet » selon saint Jean-Paul II) résume et récapitule sa doctrine spirituelle, qui est abandon et confiance en l’amour de Dieu : « Je compris que l’Amour seul faisait agir les membres de l’Église, que si l’Amour venait à s’éteindre, les apôtres n’annonceraient plus l’Évangile, les martyrs refuseraient de verser leur sang… Je compris que l’Amour renfermait toutes les vocations… Alors dans l’excès de ma joie délirante je me suis écriée : Ô Jésus, mon Amour… ma vocation enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’Amour ! » (Ms B,2v-3v).

Sur cette terre, Thérèse n’a pas dépassé le certificat d’études. Pour elle, il n’y a qu’un « Docteur des docteurs », le Christ. Telle est sa science, celle de l’amour parfait du Coeur de Jésus, don du Père dans l’Esprit. La sainteté incarnée.

Patrick Sbalchiero

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