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Les chrétiens du Bangladesh ciblés

L'église du Sainte-Rosaire / Holy Rosary Catholic Church in Dhaka, Bangladesh /© Hameem Shakhawat

Au cours des dernières semaines, plusieurs attentats à la bombe ont visé la minorité chrétienne du Bangladesh. Le 7 novembre, une bombe artisanale a explosé devant la cathédrale Sainte-Marie de Dhaka, en même temps qu’un engin similaire, placé devant l’école St Joseph. Un mois auparavant, le 8 octobre, une explosion avait frappé la façade de la plus vieille église de la capitale, l’église du Saint-Rosaire.

L’archevêque de Dhaka, Mgr Bejoy Nicephorus D'Cruze, a qualifié ces attaques de « test » à l’égard de la volonté des autorités du pays à défendre la diversité religieuse. Il rappelle, dans un communiqué publié le 12 novembre, que les attaques de chrétiens ne reçoivent pas de réponse appropriée de la part de la justice. Une attaque à la bombe qui a eu lieu en 2001 dans une église de Baniarchor (au centre du pays) et qui a fait 10 victimes, n’a provoqué aucune condamnation judiciaire à ce jour. Il craint que de tels précédents ne suscitent un sentiment d’impunité chez les auteurs de ces faits. Le Bangladesh compte environ 500 000 chrétiens – sur une population totale de 173 millions – qui contribuent depuis longtemps au développement du pays au travers de l’éducation et des services sociaux, rappelle le prélat.

Mgr Subroto Boniface Gomes, évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Dhaka, garantit de son côté que les chrétiens ne se laisseront pas intimider. Malgré ces attaques, les offices et les cours continueront à avoir lieu dans les églises et les écoles qui sont menacées, assure le prélat.

Bien que ces attaques n’aient pas été revendiquées, Mgr Gomes avance qu’elles pourraient être motivées par le contexte politique tendu de son pays. En effet, en février 2026, les citoyens éliront un gouvernement, après une transition d’un an et demi. Depuis « la Révolution de la mousson » en juillet 2024, le pays est sous la direction d’un gouvernement de transition. La chute de la précédente Première ministre, Sheikh Hasina, a été provoquée par des manifestations étudiantes, férocement réprimées par les forces de l’ordre. 1400 personnes ont été tuées lors des affrontements et la Première ministre a été contrainte de fuir le pays en août 2024.

Une partie des étudiants qui ont participé au mouvement considèrent que les professeurs chrétiens soutiennent Hasina, ce qui pourrait expliquer que les chrétiens se retrouvent à présent dans leur ligne de mire.

(Sources : Ucanews 14/11/2025, The Catholic Herald 9/11/2025)

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