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Trump veut arrêter les massacres de chrétiens au Nigeria

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« Le christianisme est confronté à une menace existentielle au Nigeria », a déclaré Donald Trump, le 31 octobre dernier, sur les réseaux sociaux. « Des milliers de chrétiens sont tués. Les islamistes radicaux sont responsables de ce massacre. Je désigne […] le Nigeria comme un “pays à préoccupation particulière”. » Le 5 novembre, le président américain annonce que les États-Unis sont « prêts, disposés et capables de sauver les chrétiens dans les pays où ils sont massacrés ».

« Pays à préoccupation particulière » désigne, selon la loi de 1998 sur la liberté religieuse aux États-Unis, les pays qui commettent ou tolèrent des violations particulièrement graves de la liberté religieuse (torture, détention prolongée sans inculpation et disparitions forcées).

Selon CatholicVote, « les groupes armés et militants islamistes auraient tué entre 50 000 et 100 000 chrétiens au Nigeria depuis 2009. Depuis le début de l'année, on dénombre 7 000 morts – soit une moyenne de 35 par jour – et plus de 19 000 églises détruites. » Donald Trump insiste : « Quand des chrétiens, ou tout autre groupe de ce genre, sont massacrés comme c'est le cas au Nigeria (3 100 morts contre 4 476 dans le monde), il faut agir ! »        

Riley Moore, représentant républicain de Virginie-Occidentale, a déclaré dans un communiqué : « Le monde a trop longtemps fermé les yeux sur les souffrances des chrétiens innocents : des villages entiers détruits, des églises incendiées, des pasteurs torturés, des familles déchirées. » Sa voix est l’une de celles qui s’élèvent aux États-Unis pour dénoncer « ces terribles souffrances [qui] doivent cesser immédiatement ». 

Ebenezer Obadare, chercheur principal au Council on Foreign Relations, affirme que les récentes déclarations de Trump étaient « attendues depuis longtemps ». Les terroristes ont annoncé clairement leurs intentions il y a des années, mais les dirigeants mondiaux sont restés mutiques face à l’ampleur des massacres, déplore l’universitaire nigérian-américain. Le   principal groupe terroriste s’appelle « Boko Haram », ce qui signifie «  l'éducation occidentale est un péché », rappelle-t-il. « Ce groupe revendique sa raison d’être : renverser le gouvernement laïc nigérian et instaurer une théocratie islamiste fondamentaliste régie par la charia. »

Le 5 novembre dernier, l’ambassadeur des États-Unis auprès du Saint-Siège, Brian Burch, a souligné que le gouvernement nigérian « a la responsabilité de protéger ses citoyens », et que les États-Unis « ne resteront pas les bras croisés face au massacre de milliers de chrétiens ». Il ajoute : « Nous reconnaissons que la liberté religieuse est une pierre angulaire de la dignité humaine et qu’elle constitue un élément fondamental de notre politique étrangère. »

Simples paroles ou véritable préoccupation des Américains ? D’après Brian Burch, la désignation du Nigeria comme « pays à préoccupation particulière » permet des décisions politiques d’envergure dans le domaine de l’aide étrangère, les ventes d’armes, les sanctions, mais aussi l’action militaire. Le 1er novembre dernier, Donald Trump a ordonné au ministère de la Guerre de « se préparer à d'éventuelles actions » si le Nigeria ne parvenait pas à mettre fin aux attaques islamistes. 

Le ton monte, ce qui n’est pas du goût de la Chine qui se mêle de l’affaire. Quelques jours après les déclarations de Trump, la Chine s’est offusquée d’une « ingérence » américaine dans les affaires internes du Nigeria. Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, a déclaré que « la Chine soutient fermement le gouvernement nigérian dans sa volonté de conduire son peuple sur une voie de développement adaptée aux réalités nationales du Nigeria. »

(Source : catholicvote.org, catholicnewsagency.com)

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