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Une soudanaise cachait des feuillets de la Bible dans ses cheveux

© CC0, Leon Brooks, pixnio

Mariam Ibrahim, une soudanaise chrétienne, avait été condamnée à mort pour une prétendue apostasie. Ayant refusé de renoncer à sa foi chrétienne, elle avait été emprisonnée fin 2013. Accusée d’adultère sous prétexte que son mari était chrétien, elle avait aussi été condamnée à recevoir 100 coups de fouets.

Née d’un père musulman et d’une mère chrétienne, Mariam Ibrahim a été élevée dans la foi chrétienne mais, en droit islamique, elle est réputée être musulmane parce que son père l’était. Sa situation avait été dénoncée auprès des autorités soudanaise par son demi-frère, Al Samani Al Hadi Mohamed Abdullah. À ses yeux, elle devait être exécutée. L’époux de Meriam Ibrahim et ses avocats ont fait valoir de leur côté que ce demi-frère et sa famille avaient intérêt à obtenir la condamnation de Mariam. Celle-ci tenait une affaire florissante, comprenant un salon de coiffure, des terres agricoles et une épicerie.

Malgré ce conflit d’intérêt, la jeune femme avait été emprisonnée avec son fils de 20 mois. Elle était enceinte au moment des faits et elle avait les jambes enchaînées et fixées au sol. Elle avait passé la première partie de son incarcération sans voir ses proches. Elle recevait en revanche, chaque jour, la visite d’un clerc musulman qui lui récitait le Coran et lui enjoignait de se convertir. C’est toujours entravée par des chaînes qu’elle avait donné naissance à son deuxième enfant, une fille.

Sa situation tragique avait été relayée, provoquant un émoi international. Les défenseurs de Mariam soulignaient que la Constitution soudanaise garantit à tous ses citoyens le « droit à la liberté de croyance religieuse ». Le ministre de l’Information soudanais de l’époque, Ahmed Bilal Osman, avait répliqué : « Ce n’est pas qu’au Soudan. En Arabie Saoudite et dans tous les pays musulmans, il est interdit à un musulman de changer de religion. »

Pourtant, sous la pression internationale, Mariam Ibrahim et ses deux enfants ont été relâchés le 24 juin 2024. Ils ont pu être extradés aux États-Unis où ils vivent à présent avec leur mari et père.

Mariam témoigne de son séjour en prison dans le Rapport sur la liberté religieuse que vient de publier l’Aide à l’Église en Détresse (octobre 2025). Elle n’avait alors aucun autre contact avec l’extérieur que les messages haineux que sa famille paternelle lui envoyait. On lui disait qu’elle était « impure », « infidèle » et qu’elle « méritait la mort ». Dans ces moments de désespoir, la prière a été son secours. Pour conserver sa Bible en prison, elle avait découpé certaines pages qu’elle cachait dans ses cheveux pour pouvoir les lire aux toilettes. « C’était le seul endroit où je pouvais les ouvrir sans être découverte. Je continue à emporter cette Bible de prison avec moi partout où je vais. »

Elle conclut son témoignage en rappelant qu’il existe beaucoup d’autres « Mariam » dans des prisons au Soudan et ailleurs. Quand on lui demande comment prier pour ces gens persécutés, elle répond qu’il faut demander à Dieu de leur donner accès à sa Parole : « Dans de nombreux pays, avoir une Bible est considéré comme un acte de terrorisme. Mais la Bible n’est pas une menace, c’est l’histoire du Salut pour tous les peuples. »

(Source : Aide à l’Église en Détresse 24/10/2025)

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