« L’Église ne tolère pas l’antisémitisme »

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« L’Église ne tolère pas l’antisémitisme, elle le combat », a déclaré le pape Léon XIV lors de l’audience générale du 29 octobre. Il rappelait ainsi l’un des thèmes développés la veille, dans la soirée du 28 octobre, lors du rassemblement interreligieux organisé au Colisée puis dans la salle Paul VI du Vatican, à l’occasion du 60e anniversaire de la déclaration Nostra Ætate du Concile Vatican II, sur le rapport de l’Église aux religions non-chrétiennes.

« Il ne faut pas oublier que la première orientation de Nostra Aetate allait vers le monde juif », a souligné le Pape. « Pour la première fois dans l’histoire de l’Église, un traité doctrinal sur les racines juives du christianisme allait prendre forme » et constituer « un point de non-retour », a-t-il expliqué. Et de citer Nostra Aetate : « Consciente de l’héritage qu’elle a en commun avec les juifs », l’Église déplore « les haines, les persécutions et toutes les manifestations d’antisémitisme dirigées contre les juifs ». Rappelant que tous ses prédécesseurs avaient fermement condamné l’antisémitisme, le Saint-Père a ajouté : « Je confirme donc moi aussi que l’Église ne tolère pas l’antisémitisme et qu’elle le combat, en raison de l’Évangile lui-même. »

Ce rappel du Pape intervient alors qu’une nouvelle vague d’antisémitisme traverse le monde dans le contexte des interventions militaires israéliennes à Gaza après le pogrom commis par le Hamas le 7 octobre 2023. En France, le pays d’Europe où la communauté israélite est la plus nombreuse, les actes antisémites ont explosé : le Conseil représentatif des institutions juives de France en a recensé 1 570 en 2024, 1 676 en 202,  contre « seulement » 436 actes antisémites en 2022.

Dans la seconde partie de l’audience générale, Léon XIV a renouvelé l’invitation de l’Église à tous les catholiques au dialogue et à la collaboration avec les croyants d’autres religions. « Nostra Aetate nous rappelle que le vrai dialogue s’enracine dans l’amour, unique fondement de la paix, de la justice et de la réconciliation, tout en rejetant fermement toute forme de discrimination ou de persécution, affirmant l’égale dignité de chaque être humain. »

La veille, le Pape avait déclaré, devant des dizaines de responsables religieux réunis près du Colisée, que « tous les croyants sont frères » et rappelé que « jamais la guerre n’est sainte ». Puis, lors de la veillée organisée au Vatican avec 3 000 participants dont des représentants du judaïsme, de l’islam et des religions asiatiques, il avait assuré que « le dialogue n’est pas une tactique ou un outil, mais un mode de vie, un cheminement du cœur. » Le souverain pontife avait rendu hommage aux « martyrs du dialogue qui se sont opposés à la violence et à la haine. En tant que chrétiens, avec nos frères et sœurs d’autres religions, nous sommes ce que nous sommes grâce à leur courage, leur sueur et leur sacrifice. »

(Sources : Vatican News, I.Media, Aleteia, 29/10/2025)