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La liberté religieuse continue de décliner dans le monde

© CCO Pexels, Kemi Taiwo

Le Rapport sur la liberté religieuse publié par l’Aide à l’Église en détresse (AED), mardi 21 octobre, montre qu’à de rares exceptions près, la liberté religieuse tend à diminuer dans le monde. Selon l’organisation catholique, le nationalisme ethnico-religieux, l’extrémisme religieux et le crime organisé demeurent les trois causes principales des violences exercées contre des personnes à cause de leur appartenance religieuse.

Dans la plupart des pays observés, les mécanismes qui entraînent la discrimination religieuse, voire la persécution, sont toujours bien en place. Ils s’aggravent même dans les deux pays au monde les plus peuplés, à savoir l’Inde et la Chine. En Inde, malgré certains revers électoraux, le parti nationaliste hindou BJP continue à dominer la scène politique sous la direction du Premier ministre Narendra Modi. Par le biais de lois restrictives à l’encontre des chrétiens et des musulmans, l’État indien s’en prend en particulier aux œuvres sociales de l’Église, comme les écoles et les hôpitaux. Les lois dites « anti-conversions » s’étendent aussi dans plusieurs États du pays, mettant les missionnaires et les pasteurs sous pression. Partout où de telles lois entrent en vigueur, le rapport de l’AED constate une augmentation des agressions à l’encontre des populations minoritaires. En Chine, le régime communiste accroît sa pression sur toutes les communautés. Les Ouighours musulmans subissent des persécutions systématiques, et les chrétiens demeurent sous étroite surveillance. Une ancienne loi d’inspiration marxiste interdisant aux parents d’enseigner le catéchisme à leurs enfants est désormais sévèrement appliquée. Ces chrétiens ne peuvent plus se rendre à l’église, à moins de le faire clandestinement.

Dans d’autres pays, des gouvernements d’inspiration religieuse l’imposent comme une idéologie aux citoyens. Là aussi, il n’y a pas d’amélioration notable de la liberté religieuse, si l’on en croit les témoignages recueillis par le rapport. En Iran, en particulier, le régime mis en difficulté par l’opposition, s’en prend aux chrétiens convertis de l’islam, soupçonnés d’être des agents de l’étranger. Par ailleurs, les responsables religieux qui résident dans les zones de guerre s’exposent à des risques accrus.

Au total, le rapport de l’AED estime que, dans 62 pays dans le monde, la liberté religieuse n’est pas respectée. Les 5,4 milliards de personnes qui vivent dans ces pays – soit les deux tiers de la population mondiale – n’ont pas une pleine liberté de conscience et de religion. Cela ne signifie pas qu’ils sont tous exposés à la persécution religieuse, mais qu’ils ne peuvent pas pleinement exercer le droit fondamental de croire ou de ne pas croire. « La liberté religieuse n’est pas un privilège, c’est un droit humain fondamental », rappelle Regina Lynch, Présidente exécutive d’AED international.

(Source : Aide à l’Église en Détresse 21/10/2025)

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