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Actes anti-chrétiens en France : 86 sénateurs interpellent le gouvernement

Hémicycle du Sénat / © Jacques Paquier, CC BY 2.0, via Wikimedia Commons.

Incendies d'églises, dégradations, vols d'objets liturgiques, profanations, agressions verbales ou physiques...Au cours des cinq premiers mois de 2025, 322 actes anti-chrétiens ont été recensés en France, soit une augmentation de 13 % par rapport à la même période en 2024. Face à la hausse constante des actes anti-chrétiens, 86 sénateurs demandent au gouvernement de prendre des mesures pour protéger les fidèles et un patrimoine qui appartient à tous les Français. « Actes anti-chrétiens : la République doit protéger tous ses enfants ! », exhortent-ils dans une tribune publiée par le site Boulevard Voltaire, le 26 septembre.

« Il est urgent de mettre en place un dispositif national de signalement et d’accompagnement des victimes d’actes antichrétiens, accessible au grand public, lisible et efficace », demandent les signataires. C’est la liberté, l’égalité et la fraternité qui sont mises à mal, ajoutent-ils : « La liberté suppose que chacun de nos concitoyens, sans distinction, puisse pratiquer sa foi sans craindre ni menaces ni profanations. L'égalité commande que l'État, à son plus haut sommet, déploie les mêmes moyens de protection pour tous. La fraternité, enfin, nous oblige à considérer que lorsqu'un croyant est blessé, c'est l'ensemble de la communauté nationale qui est atteinte. »

S’agissant en particulier de l’égalité, les sénateurs dénoncent « une indignation à géométrie variable » selon la religion visée par les actes hostiles aux religions, les actes anti-chrétiens étant les moins médiatisés : « Nous en avons un exemple dans l’actualité récente lors de la survenue de deux événements concomitants : les têtes de cochon déposées devant plusieurs mosquées de Paris [le 9 septembre] ont suscité une vive réaction, dans la classe politique, et une couverture médiatique importante, tandis que l’incendie de la Vierge à Guingamp, en pleine messe de la Nativité [de Marie, le 8 septembre], survenu dans des conditions tout aussi graves et symboliquement fortes, n’a suscité ni la même visibilité ni la même mobilisation [NDLR : cette statue de Notre-Dame de Bon-Secours avait déjà subi deux incendies en octobre 2015, et en septembre 2021]. Cette différence de traitement renforce, chez de nombreux fidèles, le sentiment que certaines victimes de violences religieuses sont davantage considérées que d'autres. Dans un contexte de recrudescence désormais indéniable, les chrétiens de France se sentent trop souvent abandonnés », estiment les signataires.

Les sénateurs évoquent aussi les 27 églises vandalisées ou profanées en quelques semaines dans les Landes, la profanation d'une croix sur le boulevard de la Madeleine à Nice, et l'assassinat à Lyon, le 10 septembre dernier, d’Ashur Sarnaya, un réfugié irakien handicapé de 45 ans, en fauteuil roulant, membre de la communauté assyro-chaldéenne et fidèle de la paroisse Saint-Éphrem, qui témoignait de sa foi sur Internet. Alors qu’il avait fui l’Irak et la persécution pour trouver refuge dans notre pays, il a été égorgé devant son domicile lyonnais alors qu’il diffusait une vidéo en direct sur les réseaux sociaux. Les signataires rappellent aussi «le martyr du père Jacques Hamel, assassiné de sang-froid en 2016, dans son église, alors qu'il célébrait la messe».

Les sénateurs pointent une différence de traitement : « Car si la République a su créer, pour lutter contre l'antisémitisme et contre les actes antimusulmans, des plates-formes de signalement, des numéros d'alerte, des partenariats associatifs et des dispositifs d'accompagnement pour les victimes, rien de semblable n'existe pour les actes antichrétiens et cette différence ne peut plus être passée sous silence. » En effet, ajoutent les sénateurs, cette inégalité « nourrit au plus profond des fidèles, et au-delà, un sentiment d'injustice. Elle laisse croire que la souffrance des uns serait moins importante, moins digne d'être entendue et soutenue que celle des autres. » 

Pour autant, concluent les sénateurs, « ... jamais, nous n'appellerons à dresser les victimes les unes contre les autres. Ils nous trouveront, d'ailleurs, toujours sur leur chemin pour rappeler avec force que chaque atteinte à la foi d'un citoyen est une atteinte à la République elle-même. »

(Sources : Boulevard Voltaire 26/09/2025, Cnews 28/09/2025, Le Figaro 13/08/2025)

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