Prophète en son pays

Malgré l’obscurité de sa geôle, l’évêque et futur cardinal François-Xavier Nguyên Van Thuân (1928-2002) tenait un journal sur les bouts de papiers qu’il parvenait à glaner. « L’espérance attend avec amour. Qui a l’espérance vit dans la joie », avait-il écrit comme pour résumer le programme des treize années de prison qui ont suivi son arrestation en 1975. A présent, en cette année du jubilé de l’Espérance, le Saint-Siège veut relancer la cause en béatification de ce témoin de la foi, déclaré « vénérable » par le Pape François en 2017.
Les années qui ont suivi la victoire du Nord communiste sur le Sud, en 1975, furent une période de grandes inquiétudes pour les catholiques (environ 8 % de la population) de ce pays considéré comme la Fille aînée de l’Église en Asie. En tant qu’institution « réactionnaire » selon l’expression communiste, l’Église locale fut attaquée de diverses façons : arrestations, nationalisation des pensionnats et écoles catholiques, fermeture des séminaires et des paroisses. Or, Mgr Van Thuan avait été nommé coadjuteur de l’évêque d’Hanoï peu après la chute de Saïgon, le 30 avril 1975, ce qui lui valut une attention spéciale des nouvelles autorités du pays. De plus, en tant que neveu de l’ancien président la république du Sud-Viêtnam Ngo Dinh Diem (assassiné à Saïgon le 2 novembre 1963), il était doublement suspect pour le pouvoir communiste.
Pendant les 13 ans passés en « camp de rééducation », dont 9 ans en isolement total, François-Xavier Nguyên Van Thuân n’a jamais cessé de témoigner avec les pauvres moyens dont il disposait. Les fragments de son journal nourriront quatre de ses livres dont Treize ans prisonnier des communistes : méditations d'un évêque vietnamien (Le Laurier) et son testament Témoin de l’espérance (Nouvelle Cité). Déjà, pendant ses années de détention, la foi de cet homme patient et constant dans la prière fit forte impression à ses gardiens, au point que certains d’entre eux se convertirent.
Son témoignage toucha jusqu’à sa propre famille, faisant mentir l’adage : « Nul n’est prophète en son pays. » L’une de ses sœurs – il était l’aîné de huit enfants – qui s’était éloignée de la foi en raison des atrocités de la guerre, fut impressionnée par son témoignage. Elle a évoqué ce qu’était alors son état d’esprit : « Dieu est amour, mais qu’est-ce que cela signifie avec les atrocités, la mort qui frappe notre famille, et le pays tout entier en morceaux ? » La sérénité de son frère, malgré l’amère expérience des prisons, l’a peu à peu convaincue qu’il fallait qu’elle « expérimente comme lui la présence de Dieu ».
(Sources : Ucanews 26/9/2025 ; Catholic Virginian 24/9/2025)
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