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Chine : 28 chrétiens arrêtés

Le pasteur Jin Mingri, interviewé à l’église Sion à Pékin, en Chine (Ng Han Guan / AP)

Autour du 10 octobre, le pasteur Ezra Jin Mingri et 27 membres de sa communauté ont été arrêtés par les autorités chinoises. Ils appartiennent à l’Église de Sion et ont été arrêtés la même semaine, pour des motifs flous. Grace Jin Drexel, fille de ce pasteur, décrit des arrestations brutales et arbitraire. Beaucoup de détenus ont été arrachés à leurs familles et la plupart d’entre eux n’ont pas pu donner de nouvelles à leurs proches. « Mon père et plusieurs autres cadres de notre communauté ont des ennuis de santé, leur suivi médical en prison m’inquiète profondément », confie-t-elle.

Cette série d’arrestations s’inscrit dans la campagne de « sinisation » des religions décidée par Xi Jinping, le président chinois. Ce processus se traduit par la destruction de croix, la fermeture d’églises non-enregistrées et l’obligation, pour tous les lieux de cultes, de se doter de portraits de Xi Jinping et de bannières portant des slogans du parti communiste. Bien qu’officiellement athée, le Parti prétend s’immiscer dans la vie religieuse des croyants. Des agents de l’État s’ingèrent dans les choix des futurs baptisés et des hymnes à chanter. Le Parti tente même de réécrire la Bible en masquant cette tentative sous le prétexte d’une nouvelle traduction.

Dans ce contexte d’accroissement de la pression sur les chrétiens, le pasteur Jin accumule les mauvaises notes aux yeux de la police. D’une part, il avait voyagé aux États-Unis, ce qui l’a rendu suspect d’être un agent de l’étranger. De plus, l’Église qu’il a fondée a rapidement rencontré un succès important, au point qu’elle compte 5000 fidèles. Or le Parti regarde avec suspicion tous les rassemblements populaires, car il les considère comme des foyers potentiels de dissension. Le pasteur a aggravé son cas en refusant de céder aux injonctions du Parti, qui lui avait demandé dès 2018 d’installer des caméras permettant la reconnaissance faciale de ses fidèles. Confronté à la résistance de cette communauté, les autorités avaient procédé à des saisies d’actifs, à des arrestations temporaires, avant les emprisonnements de durée indéterminée de ce mois d’octobre.

Le pasteur, désormais emprisonné, a fait parvenir un message d’espoir depuis le fond de sa cellule. Il a adressé le 19 octobre une lettre pastorale à sa communauté, assurant qu’il « s’ajuste » à sa vie de prisonnier. « Ne vous faites pas de souci pour moi », demande-t-il. « Je ressens un grand bonheur à avoir le privilège d’endurer cette petite souffrance pour l’Évangile ».

(Sources : Ucanews 18/11/2025)

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