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Heureux comme un prêtre en France !

© GALAZKA/POOL/SIPA | Crédits : SIPA

Qui l’eût cru ? En 2025, en France, une large majorité de prêtres se disent heureux dans leur vie sacerdotale. Soit près de 80 % des 766 prêtres qui ont répondu à un sondage de l’IFOP dans le cadre d’une étude commandée par l’Observatoire français du catholicisme (OFC), en partenariat avec  RCF-Radio Notre Dame et Famille chrétienne. Intitulée « Le sacerdoce aujourd'hui », cette étude comportant une quarantaine de questions, est destinée à « mieux comprendre la réalité du sacerdoce » en France. Publiée le 7 novembre, elle n’a pas de précédent : c’est une première pour l’Église en France.

60% des prêtres ayant répondu à l’enquête ont été ordonnés entre 2000 et 2025. Plus de la moitié sont actuellement curés de paroisse. S’ils célèbrent habituellement la messe selon la forme ordinaire du rite romain, 20% d’entre eux célèbrent aussi selon la forme extraordinaire. L’enquête confirme l’importance du climat familial dans la maturation de la vocation sacerdotale : près de 90% affirment avoir grandi dans une famille stable et unie, et 77% dans une famille catholique. Eux-mêmes se sont largement investis dans des activités telles que le service de l’autel (52%) ou le scoutisme (49%).

Sur les 80% qui se disent satisfaits de leur situation et « fidèles » à l’appel de Dieu, 45 % précisent qu’il sont « apaisés, déterminés et heureux ». Qu’est-ce qui leur donne de la joie dans leur vocation ? 53 % ont coché la réponse : « Être le témoin privilégié des merveilles que produit Dieu dans les cœurs », et 45% la réponse : « Sentir que vous êtes à votre place, que vous travaillez au service des œuvres du Seigneur. »

Pour autant, les répondants ne minimisent pas les difficultés de leur ministère : 17% des prêtres regrettent un manque de confiance et de soutien de leur évêque, 16% déplorent  la baisse du nombre de pratiquants, et 16% également l’épuisement qui les guette dans leur mission, jusqu’au risque d’affecter leur santé (40% évoquant un grand manque de repos). Pour surmonter ces difficultés, 77% tablent sur le soutien collaboratif d’une équipe de laïcs fiables et autonomes, et 60 % sur un soutien accru de leur évêque. On notera que dans un contexte marqué par des attaques contre l’enseignement privé, 62% estiment que soutenir l’enseignement catholique doit être au cœur de leur ministère.

S’agissant de l’évangélisation 60% voient dans la multiplication des catéchumènes « un signe de l’Esprit Saint et une opportunité extraordinaire », 30% précisant que cet afflux « engage en termes de contenu de foi et d’accompagnement pastoral ». 45% se disent aussi favorables  à la « mission directe » sur la place publique.

Ces réponses corrigent l’image que l’opinion publique, y compris catholique, se fait des prêtres aujourd’hui. On les croit généralement usés, vieillissants, frustrés, marginalisés et découragés à force d’être caricaturés dans une société matérialiste et individualiste... C’est oublier que « l’essentiel est invisible pour les yeux », comme dit le renard au Petit Prince de Saint-Exupéry. Une joie  profonde peut animer celui qui vit de la foi au milieu des épreuves, surtout quand il a tout donné pour le le Christ en servant ses frères. Comment ne pas évoquer ici la deuxième lettre de saint Paul aux Corinthiens : « dans la gloire et le mépris, dans la mauvaise et la bonne réputation (…) on nous croit tristes, et nous sommes toujours joyeux ; pauvres, et nous faisons tant de riches ; démunis de tout, et nous possédons tout. » (2 Cor. 8-10) 

(Sources : Aleteia, 06/11/25 ; Famille Chrétienne, 8/11/2025 ; Valeurs Actuelles, 15/11/2025)

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