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Gaza : « de nombreux extrémistes, d'un côté comme de l'autre »

Patriarche latin de Jérusalem, cardinal Pierbattista Pizzaballa / © Mazur, cbcew.org.uk, flickr.

Une voix qui tranche avec de nombreux commentaires et prises de position à propos de la tragédie de Gaza :  celle du patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pizzaballa. Il s’est exprimé dans un message vidéo, lors de la veillée de prière « Paix pour Gaza », organisée le 22 septembre depuis la basilique Santa Maria in Trastevere, au cœur de Rome, par la Communauté de Sant'Egidio. Le cardinal a déclaré : « Nous avons laissé le champ libre à de nombreux extrémistes, d'un côté comme de l'autre. Nous devons continuer à rendre justice et dire la vérité avec amour. »

Le patriarche latin de Jérusalem ne cache pas les obstacles à la réception d’un tel message dans le déchaînement de passions qui obscurcit les esprits, s’agissant de l’affrontement entre Israël et le Hamas : « Nous sommes brisés, profondément blessés par ce que nous vivons, par le climat de haine qui a engendré cette violence qui, à son tour, engendre davantage de haine dans un cercle vicieux impossible à briser. »  En 35 ans de présence en Terre sainte, confie le cardinal qui fut notamment à la tête de la Custodie franciscaine de Terre Sainte, « je n'ai jamais vécu un moment aussi difficile. »

Malgré la difficulté à se faire entendre, « ne trahissons jamais notre humanité » : tel est l’appel lancé lors de cette veillée organisée par la Communauté de Sant'Egidio et de nombreux mouvements catholiques. « La prière peut toucher les cœurs », elle a une « force historique» , a souligné le président de la Communauté de Sant'Egidio, Marco Impagliazzo, en ouverture de ce moment de recueillement qui a réuni des centaines de personnes  et des milliers d'autres connectées en streaming. Elles ont imploré pour un cessez-le-feu et la libération des otages, une solution diplomatique négociée, et le respect intégral du droit international humanitaire dans la bande de Gaza.

 « Nous n'ignorons pas les autres guerres terribles et les autres lieux où le droit international et le droit humanitaire sont violés », a souligné le cardina Gualtiero Bassetti, ancien archevêque de Pérouse et ancien président de la Conférence épiscopale italienne. « Prier et veiller sur Gaza n'implique pas d'oublier toutes les victimes d'atrocités, mais d'avoir conscience que chaque guerre, chaque atrocité, chaque violation des droits humains est le fruit de décisions ponctuelles, qui génèrent des souffrances en des points précis de la terre. » La guerre, a-t-il insisté, « n'est jamais un malheur qui survient par hasard ; elle est décidée et voulue. Nous n'avons pas été capables d'arrêter cette chaîne de choix avant qu'elle ne produise les effets les plus atroces. »

La veille, dimanche 21 septembre, au terme de la prière mariale de l’Angélus place Saint-Pierre, le pape Léon XIV avait lui aussi exprimé sa solidarité avec ceux « qui souffrent dans cette terre martyrisée ».  Le Saint-Père avait lancé un nouvel appel pour un retour de la paix à Gaza, en pointant l’impasse dans laquelle est enfermée le conflit : « Il n'y a pas d'avenir fondé sur la violence, l'exil forcé, la vengeance. »

(Sources : Vatican News 21/09/2025 et 23/09/2025)

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