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La foi influence-t-elle encore le vote américain ?

Le Pew Research, institut de sondage et d’étude sociologique, a publié le 10 septembre dernier une étude sur le lien entre la foi religieuse des Américains et leur choix politique. 24 % des catholiques affirment que leur foi influence beaucoup leur vote, 54 % pas du tout. Chez les protestants noirs, 31 % ont répondu que leur croyance religieuse influence beaucoup leur vote, 43 % pas du tout. Chez les évangéliques blancs, 51 % estiment que leur foi a beaucoup d’influence sur leur choix politique, 26 % pas du tout. Si plus de la moitié des évangéliques déclarent que leur vote est inspiré par leurs convictions religieuses, c’est l’inverse chez les catholiques : plus de la moitié ont un choix politique décorrélé de leur foi.

Le sondage demandait aussi aux personnes sondées dans quelle mesure elles croyaient que Dieu lui-même était intervenu dans les élections présidentielles successives de 2008 à 2024 (ces élections ont respectivement amené au pouvoir Obama en 2008 et 2012, Trump en 2016, Biden en 2020 et Trump en 2024). La moitié des Américains interrogés pensent que Dieu n’intervient pas du tout dans les élections, environ 30 % estiment que les résultats électoraux font partie du plan de Dieu, sans en conclure pour autant que Dieu approuve le programme politique du gagnant (moins de 5 % pensent que le gagnant est celui dont Dieu approuve les projets politiques).

Quelle leçon tirer de la décorrélation entre la foi et le vote ? Susan Hanssen, professeur d'histoire à l'Université de Dallas, la commente ainsi : « Le fait que la majorité se situe à une extrémité du spectre, ne tenant pas compte de Dieu ou de la religion lors du vote, concorde parfaitement avec notre taux de natalité déplorable. » Selon Tessa Gervasini, journaliste à ACI Prensa, Susan Hanssen signifie par-là que « les gens vivent pour le profit immédiat et ne pensent ni à la génération suivante (leurs enfants et petits-enfants) ni à l'éternité. La mentalité contraceptive répandue a sapé l'habitude de voter en fonction de la famille, des valeurs et des principes religieux. »

Au-delà du seul critère de la contraception et des modes de vie qu’elle induit, les États-Unis connaissent depuis plusieurs décennies une baisse constante de la pratique religieuse. Si le sondage indique que la foi des Américains influence encore un peu leur comportement envers autrui et leur moralité (selon 64 % des catholiques et 75 % des protestants), la sécularisation se manifeste particulièrement dans les choix électoraux. Les catholiques, notamment, ne semblent guère réceptifs aux rappels réguliers de l’Église catholique aux États-Unis sur certains points « non négociables », comme le respect de la vie à naître ou la défense de la famille fondée sur le mariage homme-femme, points qui figurent pourtant en bonne place, positivement ou négativement, dans les programmes politiques des candidats.

Alors qu’une majorité d’Américains affirment que leur foi n’influence pas du tout ou peu leur vote, des influenceurs se sont levés pour ramener la recherche de la vérité et la cohérence dans le comportement de leurs contemporains. Parmi eux, Charlie Kirk qui a payé de sa vie cette recherche inlassable de vérité dans le dialogue qu’il engageait avec ses contradicteurs. Chrétien évangélique proche de l’Église catholique, il défendait la famille traditionnelle et cherchait le dialogue constructif, sous forme de disputatio respectueuse avec les milliers de jeunes qu’il rencontrait régulièrement. Mais son assassin, Tyler Robinson, fréquentant un homme voulant devenir femme, considéra les discours de Charlie Kirk comme haineux et l’abattit alors que Kirk répondait justement à une question sur le transgenrisme, le 10 septembre 2025 sur le campus d’Utah Vallay. « Certaines haines ne peuvent pas être éliminées par la négociation » avait-t-il prédit. Erika Kirk, l’épouse catholique de Charlie, a affirmé pardonner à l’assassin de son mari comme lui-même l’aurait voulu.

(Sources : pewresearch.org, aciprensa.com)