L’Italie remet la Bible à l’école
Dans une interview accordée au Giornale, le ministre italien de l’Éducation, Giuseppe Valditara, a annoncé une réforme majeure du système scolaire qui entrera en vigueur à partir de l’année scolaire 2026/2027. Parmi les mesures phares, l’introduction de la lecture de la Bible dans les programmes de l’école primaire. Une initiative présentée non pas comme un enseignement religieux, mais comme une reconnaissance du rôle fondamental du texte biblique dans l’histoire, l’art et la littérature occidentale.
Une Bible culturelle, pas confessionnelle
Dans cette réforme, la Bible n’est pas abordée sous l’angle catéchétique, mais comme un texte fondateur qui irrigue depuis des siècles la pensée et les arts en Europe. « Il s’agit d’un outil de compréhension de notre culture, de nos valeurs et de nos références symboliques », a déclaré Valditara. Ainsi, son enseignement sera transversal :
- En histoire de l’art, pour analyser les inspirations bibliques de Michel-Ange, Raphaël ou Caravage ;
- En littérature, pour comprendre l’influence des Écritures chez Dante, Shakespeare ou Chateaubriand ;
- En éducation civique et morale, pour discuter de thèmes universels tels que la justice, la charité et la notion de bien commun.
Dans les écoles primaires, la lecture de la Bible sera introduite sous une forme narrative, mettant en valeur son récit et ses enseignements culturels. Au secondaire, l’accent sera mis sur son apport symbolique et historique, pour souligner les liens entre la Bible et la culture laïque.
Là où l’Italie met la Bible au cœur de son héritage national, la France continue de l’exclure avec zèle de ses salles de classe. L’affaire de l’instituteur sanctionné en 2017 pour avoir fait étudier des textes bibliques en est l’exemple le plus frappant.
Cet enseignant de CM1-CM2 avait fait lire des extraits de la Bible à ses élèves dans le cadre d’un travail sur la littérature et les expressions du langage courant. Accusé de « violation de la laïcité » sur la base d’une dénonciation anonyme, il a été suspendu puis muté d’office. Pourtant, l’enquête a établi qu’il n’y avait aucune intention prosélyte, et que son approche s’inscrivait dans l’esprit du rapport Debray (2002) sur « l’enseignement du fait religieux à l’école laïque ».
Cette exclusion brutale de la Bible contraste avec la tolérance dont bénéficient d’autres traditions religieuses dans l’éducation nationale. Dans certains établissements, des cours sur l’Islam sont introduits sous couvert d’histoire des civilisations, tandis que l’enseignement du christianisme reste perçu comme une menace. Cette asymétrie idéologique alimente un climat où la culture chrétienne, pourtant à la source des valeurs républicaines, se trouve marginalisée.
La réforme de Valditara met en évidence cette divergence de vision. Là où l’Italie assume pleinement son héritage chrétien comme un socle culturel universel, la France persiste dans une interprétation rigide de la laïcité, conduisant à une amnésie historique de plus en plus manifeste.
En fin de compte, cette réforme pose une question de fond : peut-on comprendre l’Occident en occultant le livre qui l’a façonné ? L’Italie a tranché. La France, elle, semble toujours en débat.
En partenariat avec Tribune Chrétienne.
Quentin Finelli
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