Actualité en bref 

Record de pèlerins à Notre-Dame de Guadalupe

Image qui est apparue sur la tilma de Juan Diego.

Après Rome, Mexico est le « premier centre de tourisme religieux au monde » a souligné, lors d’une conférence de presse, Janecarlo Lozano Reynoso, le maire de l’arrondissement de Mexico où se trouve la basilique Notre-Dame de Guadalupe. L’édile a annoncé que la fréquentation du sanctuaire atteindrait le chiffre record de 18 millions de pèlerins pendant ce mois de décembre 2024, dont 12 millions durant la seule période du 8 au 12 décembre. Il y a encore quelques années, 12 millions était le nombre annuel de pèlerins ; maintenant, c’est celui des quatre jours de fête culminant le 12 décembre, le jour où l'Église fête Notre-Dame de Guadalupe, patronne des Amériques depuis les apparitions de la Vierge à un jeune indien, les 9 et 12 décembre 1531. Aujourd’hui, la fréquentation annuelle du sanctuaire Notre-Dame de Guadalupe avoisine les 20 millions. A titre de comparaison, Lourdes reçoit 3 millions de pélerins.

Le Saint Père, lors de la messe au Vatican en l’honneur de Notre Dame de Guadalupe du 12 décembre dernier, a invité les fidèles à méditer cette parole de la Vierge au voyant saint Juan-Diego en 1531 : « N’aie pas peur, ne suis-je pas là, moi qui suis ta mère ? » Dans son homélie improvisée, le pape a souligné que « la maternité de Marie est représentée par la beauté des roses que l'Indien trouve et apporte. Et la maternité de Marie accomplit le miracle d'apporter la foi aux cœurs quelque peu incrédules des prélats. » Devant l’image de la tilma, le pape François contemple la Vierge de Guadalupe « enceinte, annonçant la naissance du Sauveur ». Les représentations de la Vierge enceinte sont relativement rares et annoncent Noël. Les Mexicains ont gardé la tradition de la Posada : neuvaine de prière pendant l’Avent où les fidèles accompagnent Marie et Joseph dans leur voyage de Nazareth à Bethléem. La maternité de Marie est bien au cœur du message de Guadalupe.

L’image elle-même, véritable codex compréhensible par la civilisation aztèque, et les récits historiques, notamment le Nican Mopohua, révèlent combien le message de la Guadalupe est une véritable catéchèse : Marie est vierge, enceinte de l’unique vrai Dieu, comme peuvent le lire les Aztèques du 16e siècle sur les motifs et symboles de l’image. Elle est plus grande que leurs dieux exigeant les terribles sacrifices humains, notamment Huitzilopochtli – le dieu soleil. Elle opère une guérison des peuples indigènes tout en offrant une édifiante inculturation du christianisme dans les coutumes de l’Empire de Moctezuma II, dont la sœur, la princesse Papantzin, a vu en songe le retour du vrai Dieu prédit par les prophéties aztèques. Les Indiens ne s’y sont pas trompés : malgré les souffrances de la guerre de conquête, c’est par Cortès que Moctezuma a pu comprendre que le vrai Dieu, le Christ, revenait.  Marie est mère de la vie, conduisant tous les êtres humains vers son Fils : indiens, espagnols et métisses, scientifiques d’aujourd’hui et conquistadors du 16e siècle, trafiquants de drogue des cartels modernes et prêtres assassinés de l’époque des Cristeros et d’aujourd’hui. Tous savent qu’elle est là, douceur réconfortante et pierre angulaire à la fois. La Vierge métisse de Mexico est centrale. D’Ushuaïa à la Baie d’Hudson, on l’implore dans ses combats actuels :  contre les violences liées au trafic d’humains, d’enfants, de drogues et d’armes, comme dans les luttes pour le respect de la vie à naître. Déclarée patronne des Amériques par le pape Pie XII en 1946, Notre Dame de Guadalupe fut nommée par saint Jean Paul II « patronne des enfants à naître et étoile de l’évangélisation ».

« Là où le péché abonde, la grâce surabonde. » (Rm 5, 20) Les Mexicains l’expérimentent fortement. Et la Vierge de Guadalupe accompagne ce peuple éprouvé qui converge massivement vers le sanctuaire, pour la supplier et se confier à elle.

(Sources : ncregister.com 12 décembre 2024)

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