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Nigeria : les écoliers kidnappés ont fêté Noël en famille 

©. Nigerian Crowd on Protest

Les 130 élèves de l’école Sainte-Marie de Papiri, aux mains des terroristes djihadistes depuis un mois, ont été relâchés le 19 décembre. Tous ces enfants kidnappés ont passé Noël dans leurs familles. Mgr Bulus Dauwa Yohanna, évêque de Kontagora, « rend toute gloire à Dieu, dont la miséricorde soutient notre espérance en ce moment difficile ». Elle explique : « Cette période a été profondément éprouvante pour l’ensemble de la communauté de Kontagora… Pourtant, grâce aux prières, à la solidarité et à une foi inébranlable, nous avons été témoins de la miséricorde de Dieu qui a ramené nos enfants sains et saufs auprès de leurs familles ».

Au total, 303 élèves et 12 membres du personnel de l’école primaire et secondaire Sainte-Marie de Papiri avaient été enlevés par des hommes armés le 21 novembre 2025. Cette école, située dans l’État du Niger, à l’ouest du Nigeria, n’avait pas été le seul établissement visé. Un peu plus tôt, la même semaine, 25 écolières avaient été enlevées à la Government Girls’ Comprehensive Secondary School de Maga, dans l’État de Kebbi, au nord-ouest du Nigeria. Enfin, dans l’archidiocèse de Kaduna, également au nord-ouest du Nigeria,  un prêtre avait été enlevé dans la nuit du 17 novembre, lors d’une attaque contre la résidence d’un curé. Le frère d’un autre prêtre a été tué et plusieurs personnes prises en otages.

Sur les 303 enfants enlevés à St Mary, une cinquantaine avaient réussi à fuir peu après leur capture, une centaine d’autres avaient été libérés après deux semaines de captivité, et les 130 qui restaient prisonniers ont donc retrouvé la liberté le 19 décembre. C’est un heureux épilogue pour la communauté chrétienne nigériane, durement éprouvée, et qui craignait le pire. A l’heure où nous écrivons, aucune information concernant les modalités de ces libérations n’a filtré.

Au regard de l’histoire du Nigeria, dévasté par des groupes armés islamistes, rien ne garantissait que  l’enlèvement de Saint-Marie aurait cet épilogue heureux. En effet, les Nigérians ont tous à l’esprit le sort des lycéennes de Chibok, une ville du nord-est du Nigéria. En 2014, 276 lycéennes de Chibok avaient été capturées par le Groupe sunnite pour la prédication et le djihad, dit « Boko Haram ». Parmi les jeunes filles enlevées, une centaine n’ont jamais retrouvé leurs familles qui ignorent si elles sont encore en vie. Cette attaque avait conduit à la fermeture de 85 établissements scolaires dans la région.

Les motivations de ces enlèvements, qui frappent des écoles et singulièrement celles où l’on éduque les jeunes filles, avaient été exposées par Abubakar Shekau, le fondateur de Boko Haram : « J'ai enlevé les filles. Je vais les vendre sur le marché, au nom d'Allah. Il y a un marché où ils vendent les êtres humains (...) J'ai dit que l'éducation occidentale devait cesser. Les filles, vous devez quitter [l'école] et vous marier. (... )Une fille de 12 ans, je la donnerai en mariage, même une fille de 9 ans, je le ferai. »

Abubakar Shekau  s’est suicidé en 2021 au cours d’un combat, en actionnant une ceinture d'explosifs. Mais l’organisation qu’il a fondée lui a survécu. Elle s’appelle officiellement « Groupe sunnite pour la prédication et le djihad » mais elle est surnommée « Boko Haram » par la population locale, qui a remarqué l’acharnement de ces djihadistes contre les écoles, souvent chrétiennes. Boko, signifie « livre, éducation » et Haram, l’interdit, le péché en langue arabe. Ce groupe armé attaque un point faible du Nigéria, à savoir l’accès à l’éducation. Le Nigeria est l’un des pays du monde dont la population est la plus jeune, et son système scolaire est dramatiquement sous-doté.

Sources : Vatican News, Aide à l’Église en Détresse (23/12/2025) ; RFI (05/05/2014)

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