L’inquiétude des moines de Sainte-Catherine en Égypte

Le 28 mai 2025, le tribunal d'Ismaïlia a déclaré l’État égyptien propriétaire du monastère Sainte-Catherine, dans le Sinaï. Des moines l’occupent depuis le VIe siècle, ce qui en fait le plus ancien monastère perpétuellement occupé au monde. Actuellement 20 moines grecs-orthodoxes résident dans ce lieu retiré, au cœur du désert. Selon la tradition, c’est là que Dieu se serait manifesté à Moïse sous la forme du buisson ardent.
Pour les Grecs-orthodoxes, la décision du tribunal d'Ismaïlia, qui fait perdre l’autonomie administrative au monastère, est vécue comme un traumatisme. « C’est un peu comme si les catholiques découvraient qu’une cour séculière avait déclaré l’Italie propriétaire de la Cité du Vatican », analyse Luke Coppen pour The Pillar.
Cependant, le gouvernement égyptien a aussitôt réagi afin d’apaiser les inquiétudes suscitées par la décision judiciaire. Assurant que le caractère spirituel du site serait respecté, il a notamment démenti les « rumeurs » selon lesquelles les moines finiraient par être expulsés. Plusieurs responsables égyptiens justifient cette mesure en la présentant comme un acte de protection du patrimoine culturel du monastère et de ses environs. Ils sont soutenus par l’archéologue Abdel Rahim Rihan, qui assure que la décision de la Cour permet la valorisation du site au profit du « patrimoine mondial et des moines ».
Dans un communiqué qui se voulait apaisant en appelant à « ne pas tirer de conclusions hâtives et trompeuses », le Service d’information de l’État égyptien encourageait les détracteurs de la décision de la Cour à prendre connaissance du détail du jugement. Or c’est justement là que le bât blesse, puisque la Cour a émis un document de 160 pages manifestement indigestes, disponibles seulement en arabe. Selon l’interprétation dominante des commentateurs qui se sont attelés à cette lecture, les moines seraient effectivement expropriés, même si leur présence sur les lieux ne semblait pas immédiatement remise en cause.
Un porte-parole du gouvernement grec a assuré, le 2 juin, que les juristes qui travaillaient sur le texte depuis cinq jours, n’étaient pas certains d’en avoir parfaitement interprété le sens. Pour le gouvernement grec, cette affaire revêt un enjeu de première importance. Il a dépêché au Caire, le 4 juin, son ministre des Affaires étrangères Giorgos Gerapetritis à la tête d’une délégation grecque pour discuter de cette affaire.
Elle a des racines profondes. L’éphémère gouvernement des Frères musulmans, en 2012 et 2013, avait lancé diverses offensives judiciaires pour faire main basse sur le patrimoine chrétien. Après la chute des Frères musulmans et l’avènement à la présidence du maréchal Al-Sissi, les responsables du monastère ont tenté d’obtenir un accord avec les autorités égyptiennes afin qu’elles reconnaissent le droit de propriété des moines sur ces lieux. Or ces démarches n’ont rencontré aucune bonne volonté de la part de l’administration égyptienne. Il semblerait qu’à ses yeux, le monastère du Sinaï – avec l’afflux de touristes et de pèlerins qu’il suscite – soit trop lucratif pour être confié à des moines.
(Sources : State Information Service Egypt 29/5/2025 ; The Pillar 2/6/2025 ; Fides 30/5/2025)
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