Liban : « Ne vous laissez jamais voler l’Espérance »
Mgr Paolo Borgia, nonce apostolique au Liban, a célébré la messe de Noël dans deux villes qui furent au cœur des affrontements opposant le Hezbollah et l’armée israélienne : Rmeich, 12 000 habitants et Kley'a, 2 500 habitants, toutes deux situées à proximité de la frontière avec Israël.
Après 14 mois très éprouvants, durant lesquels la population locale a vécu au rythme des bombardements et des incursions armées, le secteur a retrouvé la paix avec le cessez-le-feu conclu le 8 décembre. Une paix fragile, puisqu’elle ne repose pour le moment que sur une trêve de 60 jours. En l’absence d’un gouvernement bien établi et uni, rien ne permet de préjuger de l’issue des tractations qui se tiennent entre les dirigeants libanais et israéliens. Le pays du Cèdre n’a toujours pas de chef d’État, en raison des mésententes sans fin qui opposent les élus.
Comme une grande partie du pays, les villes de Rmeich et de Kley'a portent les stigmates des affrontements. Lors de sa visite, Mgr Paolo Borgia a ainsi pu constater que les fenêtres, terrasses, murs et toits portent des traces d’impacts de balles. Les villes chrétiennes maronites n’ont pas été directement visées par les bombardements, qui ont rasé d’autres endroits de la région, comme le souk de Nabatiyeh, mais elles ont subi des dommages collatéraux. Des obus tirés pour tenter d’intercepter les projectiles lancés depuis Israël ont endommagé six maisons et en ont détruit une septième.
Les dommages économiques causés par la guerre s’ajoutent à ceux de la crise que traverse le Liban. Dans ce pays où les deux tiers de la population vivent de l’agriculture, les destructions des productions locales pèsent douloureusement. Près de 10 000 oliviers ont été détruits, des champs de tabac et des ruches ont été endommagés.
« Je voulais célébrer la messe de Noël ici car Jésus est né pendant la nuit. Et la nuit représente l’incertitude d’aujourd’hui et de demain », a expliqué le nonce apostolique le soir de Noël. Mgr Paolo Borgia a souligné que représentant du Saint Père, sa visite signifiait la solidarité du Pape avec ceux qui vivent dans leurs chairs ces époques de précarité et d’incertitude.
Rappelant que le Liban fait partie des Terres Saintes que Jésus a arpentées durant sa vie terrestre, le prélat a rendu grâce aux Libanais qui n’ont pas quitté ce pays. « Un pays bien-aimé, malgré tout et grâce à Dieu. Votre foi ouvre votre cœur à l’Espérance. Comme le pape François l’a écrit, je vous demande de ne jamais vous laisser voler votre espérance. Croyez que le futur peut toujours être meilleur que le présent, avec la force de Dieu. »
(Sources : Asianews 29/12/2024)
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