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La persécution des chrétiens s’intensifie dans le monde

© CC0, Bibliothèque nationale de France, département Cartes et plans, GE C-5598.

Le 22 octobre, l’Aide à l’Église en Détresse (AED) a publié son rapport « Persécutés et oubliés ? » qui couvre la période du 1er août 2022 au 30 juin 2024. Ses investigations confirment que les chrétiens subissent de plus en plus d’oppressions dans le monde. Elles sont multiformes : « extinction au Moyen-Orient, massacres au Sahel, harcèlement en Asie, exil en Amérique latine », énumère le rapport. Elles tendent toutes à empêcher l’exercice de la liberté religieuse. Dans les cas les plus extrêmes, les chrétiens sont chassés de leurs terres ancestrales, au cours de périodes historiques dramatiques, qui peuvent être qualifiées de nettoyage ethnique.

Mgr Warda, évêque d’Erbil en Irak, connaît malheureusement bien cette réalité. Il a préfacé ce rapport : « La migration des chrétiens se poursuit au point que l’Église est menacée d’extinction dans les villes où notre présence remonte presque à l’époque du Christ », dénonce-t-il. Lui qui a assisté à l’invasion de la Plaine de Ninive par les djihadistes de Daesh en 2014, constate que le terrorisme islamique continue à sévir. Il s’est même répandu dans d’autres pays, en particulier en Afrique : « Les chrétiens d’autres pays sont aujourd’hui confrontés à l’extrémisme djihadiste, que ce soit au Burkina Faso ou au Mozambique. » Il craint que dans les régions d’Afrique où les chrétiens sont minoritaires, en particulier au Sahel, ils ne connaissent une extinction comparable à celle qui a frappé ceux du Moyen-Orient. Ils étaient 1,5 millions en Syrie en 2011, il en reste 250 000. En Irak, ils sont actuellement moins de 200 000 soit environ 0,46 % de la population.

En Afrique comme au Moyen-Orient, les régions où musulmans et chrétiens vivaient en relative bonne intelligence sont les plus frappées par les déstabilisations. Invité de l’AED pour la présentation du rapport, le père John Suakor, nigérian, dénonce une « stratégie de division ». Natif de l’État de Benue, frontalier avec le Cameroun, il a constaté que le gouvernement favorisait la venue de musulmans radicaux et armés. Il témoigne : « Dans mon village natal, nous avions l’habitude de côtoyer des musulmans peuls. Ils étaient nos voisins et nous nous connaissions. Mais d’autres sont venus. Ils étaient armés et hostiles, avec eux les problèmes ont tout de suite commencé. » Le Nigeria est en effet le théâtre de violences dirigées contre les chrétiens qui visent un nettoyage ethnique.

Pourtant, ces oppressions brutales et visibles ne doivent pas occulter les attaques plus insidieuses pratiquées par des gouvernements qui sont irrités par l’influence de l’Église. Ainsi, au Nicaragua, le régime Ortega étrangle financièrement les communautés religieuses et les organisations caritatives chrétiennes. Entre autres institutions, les Filles de la Charité ont été privées de dons étrangers. En Inde, les hindouistes s’en prennent aux orphelinats chrétiens, les accusant d’opérer des « conversions forcées ». En Indonésie, les organisations chrétiennes sont empêchées d’agir sur une partie du territoire… De toute évidence, le message de l’Évangile continue de déranger 2 000 ans après sa révélation.

(Source : Aide à l’Église en Détresse, 22/10/2024)

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