Églises 

Face à la crise des vocations, la Corée du sud réinvente la formation des prêtres

Cathédrale catholique de Jeondong / © Mobius6, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons.

Le site zénith évoque le déclin alarmant des vocations sacerdotales en Corée du Sud, les autorités ecclésiastiques et les théologiens du pays appellent donc à une refonte profonde de la formation des prêtres dans tous les séminaires. 

Cette initiative émerge à la suite d’un symposium national crucial organisé par la Conférence épiscopale coréenne (CBCK) et la Société catholique théologique de Corée, les 24 et 25 juin derniers à l’Université catholique d’Incheon.

L’événement a rassemblé des évêques, des prêtres, des universitaires et des théologiens de divers diocèses sud-coréens, tous engagés dans la formation des futurs prêtres. 

Un consensus s’est dégagé sur la nécessité d’intégrer de nouvelles stratégies, notamment un système d’accompagnement émotionnel et un modèle d’évaluation psychologique, dans les séminaires du pays. 

Le père Exechiel Ki Jyong-man de l’Université catholique de Suwon a souligné l’importance de ces initiatives : « Les plus grandes difficultés de la formation sacerdotale sont les dimensions personnelles et spirituelles […] il est important d’établir un processus préparatoire pour parvenir à établir une compréhension correcte et un bon discernement de l’identité et de la mission d’un prêtre. »

La révision des Orientations sur la formation sacerdotale des prêtres catholiques coréens a été au cœur des débats, avec des propositions concrètes pour la création d’un Conseil national chargé de superviser leur mise en œuvre. Selon le recteur de l’école de Théologie de l’Université catholique de Corée, le père Paul Jeon Yeong-joon, cette démarche vise à renforcer l’alignement de l’Église coréenne avec les normes de l’Église universelle.

Parallèlement, le père Joseph Yu Sung-mo de l’Université catholique d’Incheon a mis en lumière l’importance d’intégrer la santé mentale dans le processus de sélection et de formation des séminaristes : « Le contenu sur la santé mentale permet d’assurer que la formation sacerdotale produit des prêtres matures, privilégiant la qualité sur la quantité. »

Mgr Pierre Chung Soon-taick, archevêque de Séoul, a souligné l’urgence pour l’Église coréenne de s’adapter aux défis actuels, notamment la baisse du nombre de vocations et l’indifférence croissante des jeunes envers la religion. « Comment l’Église en Corée doit-elle changer pour faire face à ces difficultés ? Les réponses à ces questions entraîneront forcément des changements », a-t-il affirmé.

En 2017, les évêques coréens avaient déjà initié une révision des orientations sur la formation des prêtres, suite aux directives de la Congrégation pour le clergé du Vatican. Une étude récente a révélé une baisse significative des vocations et du nombre de prêtres ordonnés, attribuée en partie à la diminution du taux de natalité et à la sécularisation croissante du pays.

En somme, la réflexion en cours vise à préparer l’Église sud-coréenne à relever ces défis cruciaux en révisant profondément ses méthodes de formation sacerdotale, afin de répondre aux besoins spirituels d’une société en rapide mutation.

L’observatoire Pharos rappelle que les experts pointent le chômage croissant des jeunes. En effet, les jeunes qui se heurtent à des problèmes auxquels la religion ne fournit pas de solutions directes ont plus de mal à s‘identifier comme croyants :

« Les jeunes de nos jours sont pris dans ce long cycle d’études difficiles avec l’entrée à l’université, puis d’avoir à trouver un bon travail. Ils possèdent également la technologie et de nombreuses options pour les activités de loisirs. Tout cela a contribuer à l’écartement des jeunes des Eglises », a déclaré Andrew Eun-gi Kim, professeur à la Korea University à Séoul.

Dans cette situation économique difficile, de plus en plus de Sud-Coréens considèrent que les Eglises (et la religion en général) ne répondent pas à leurs besoins les plus urgents. 

« Nous ne pouvons pas offrir une assistance pratique en matière d’emplois ou de difficultés financières. Tout ce que nous pouvons faire, c’est de consolider émotionnellement et d’essayer d’encourager l’harmonie », a concédé le Révérend Joo.

 

En partenariat avec Tribune Chrétienne.

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