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155 000 avortements en trois ans en Colombie, une tragédie morale et sociale

© pexels

La Colombie vient de commémorer un triste anniversaire : l’avortement y est dépénalisé depuis le 21 février 2022, par un arrêt de la Cour constitutionnelle (décision 055). Quel que soit le motif, une femme peut avorter jusqu’à 24 semaines, soit 6 mois de grossesse. Rappelons que la dépénalisation ne rend pas un acte légal : elle empêche la justice d’infliger une peine à la personne qui le commet.

Le parti pro-vie (« bancada pro-vida ») constitué de députés colombiens, a publié un communiqué le 21 février 2025 déplorant les conséquences dramatiques des 155 000 avortements perpétrés en trois ans dans le pays. À travers « ce génocide silencieux », le communiqué pointe « un grave déclin démographique »: « une réduction de 14,6 % des naissances au cours des quatre premiers mois de 2024 par rapport à la même période en 2023 ». Ce constat « reflète un échec social à protéger la vie et l’avenir de notre nation. 

S’indignant du nombre d’enfants tués « au nom d’un faux droit », ce groupe de parlementaires demande que « la dépénalisation de l’avortement soit revue de toute urgence » et réclame « des politiques qui défendent la vie dès la conception ». Ces parlementaires veulent également soutenir les femmes enceintes en difficulté et proposent « l’adoption comme une alternative réelle et viable ». Ils rappellent l’importance de protéger « l’objection de conscience afin que les professionnels de la santé ne soient pas contraints de participer à cette pratique ». « Nous exigeons que ce génocide cesse et que les valeurs qui fondent notre société soient restaurées : le respect de la vie, la dignité humaine et la protection des plus vulnérables », conclut le communiqué. Dans le même temps, une crise humanitaire, dénoncée par la 118ème Assemblée plénière des évêques colombiens, sévit dans la région de Catatumbo, au Nord-Est du pays. Des groupes armés rebelles y ont fait plusieurs dizaines de morts et des milliers de déplacés, fin janvier, pour le contrôle de 50 000 hectares de culture de coca.

Quel lien avec l’avortement ? « Le plus grand destructeur de la paix aujourd’hui est le crime commis contre l’innocent enfant à naître. Si,une mère peut tuer son propre enfant, dans son propre sein, qu’est-ce qui nous empêche, à vous et à moi, de nous entre-tuer les uns les autres ? », avait averti Mère Teresa, en recevant le prix Nobel de la paix (1979).

L’« experte en humanité » qu’est l’Église catholique, qui a canonisé Mère Teresa de Calcutta, est bien placée pour comprendre les enjeux, les causes, les conséquences de l’avortement à travers le monde. Elle sait combien les promoteurs de l’avortement sont puissants et organisés. Depuis longtemps, certains des grands organismes supra-nationaux sont pointés du doigt pour leur « impérialisme idéologique », comme le dénonce l’économiste catholique américaine Jennifer Roback Morse dans son livre The sexual state. Au sein de l’OMS, « le Programme de reproduction humaine (HRP), agit depuis 1970, pour développer et diffuser les principaux abortifs utilisés aujourd’hui, grâce au financement de quelques États et fondations privées », affirme Louis-Marie Bonneau, chercheur associé au Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ). L’USAID a été récemment dans le collimateur de la Maison Blanche pour ses financements de projets « ridicules » voire « malveillant » (47 000 dollars pour un « opéra transgenre » en Colombie par exemple). Le 20 janvier, Donald Trump a claqué la porte de l’OMS pour « casser l’influence du lobby de l’avortement qui a fait de l’OMS une arme à son service », selon Louis-Marie Bonneau, chercheur associé au Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ) . Cette colonisation idéologique, souvent menée par les pays occidentaux vers les pays en développement, est régulièrement condamnée par le pape François. La Colombie n’a pas échappée au rouleau compresseur. Son combat contre la violence, la drogue, et pour la vie à naître sera long.

(Sources : aciprensa.com, février 2025, lanef.net, vaticannews.va)

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