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Un évêque sur le front ukrainien

Bombardement Ukraine 2023 / © Dpsu.gov.ua, CC BY 4.0, via Wikimedia Commons

À 45 ans, Mgr Maksym Ryabukha est l’un des évêques les plus jeunes au monde. Archevêque grec-catholique de Donetsk, il porte la charge d’un territoire traversé par la ligne de front du conflit ukrainien. Plus de la moitié de ses 80 paroisses sont « tombées au feu », éparpillées par la guerre, leurs bâtiments détruit, il n’est plus possible d’y maintenir une activité.

L’évêque lui-même s’est adapté aux terribles conditions de la guerre en cours. Il voyage continuellement d’une paroisse à l’autre, devenant un « évêque mobile » au même titre que les ambulances qui sillonnent l’arrière du front. Il déplore en particulier qu’en plus des soldats qui meurent chaque jour, les civils soient très fréquemment frappés. Les drones deviennent une obsession universelle. Jusqu’à 30 km de la ligne de fronts, les gens quittent leurs maisons la nuit et dorment dans les champs de peur d’être tués pendant leur sommeil. Mgr Maksym Ryabukha rapporte notamment le témoignage d’un garçon dont la famille a échappé de justesse à la mort : « Ils ont entendu le bruit d’une bombe en approche, et se sont rendu compte qu’elle pouvait tomber sur leur maison. En quelques secondes, ils se sont levés, sont sortis, et peu après, leur maison n’était plus qu’un grand trou. »

En plus des destructions et des blessures visibles, les Ukrainiens souffrent de traumatismes qui minent leurs possibilités d’envisager la paix. L’évêque constate que de jeunes gens perdent leur capacité à lire, à écrire, voire à parler. Ils ont désespérément besoin de spécialistes qui les aident à rétablir leur santé mentale : « C’est pourquoi nous organisons une formation psychologique pour nos prêtres et ceux qui coopèrent avec eux dans les paroisses. »

Enfin, il reçoit des nouvelles inquiétantes des parties du diocèse qui sont occupées par l’armée russe. Les lois du gouvernement d’occupation interdisent toute affiliation à l’Église catholique, tant gréco-catholique que latine. Les catholiques qui y vivent ne disposent plus de prêtre, ni d’église. Ils ne peuvent vivre leur foi que dans la clandestinité. Mais ces conditions terribles ont favorisé une grande solidarité au sein de ces communautés meurtries : « Ils se sentent comme un seul corps ecclésial », témoigne l’évêque.

Il rappelle : « Dieu est plus fort que le mal que nous pouvons rencontrer dans le monde. » Pour les catholiques ukrainiens confrontés à la guerre, la perspective de la vie après la mort est un horizon tout proche « Nous regardons la vie quotidienne à travers le prisme du Paradis », témoigne Mgr Maksym Ryabukha.

(Sources : Aide à l’Église en Détresse 12/8/2025)

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