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L’Église grecque-orthodoxe de Jérusalem attaquée par la municipalité

Vieille ville de Jérusalem / © Edmund Gall, CC BY-SA 2.0, via Wikimedia Commons.

Dans un communiqué daté du 6 août, les représentants de l’Église grecque-orthodoxe dénoncent l’activité de la municipalité de Jérusalem, qui a gelé ses comptes en banque. Elle ne peut plus payer les employés qui dépendent d’elle, en particulier les professeurs et les membres de son clergé.

Cette situation découle d’un litige récurent avec cette municipalité, qui réclame depuis de nombreuses années le paiement de l’Arsona, une taxe imposée aux propriétaires de biens immobiliers à Jérusalem. En tant qu’institution religieuse, cette Église bénéficie historiquement d’une exemption de cette taxe. Cette exemption existait déjà pendant la période ottomane, elle a été maintenue durant le mandat britannique, puis par l’administration jordanienne et récemment par celle d’Israël. La réclamation de cette taxe rompt par conséquent avec une coutume bien installée et trahit une modification de l’attitude des autorités municipales israélienne.

Pour la première fois en 2018, les autorités de la Cité de Jérusalem avaient décidé que l’exemption historique des congrégations et communautés chrétiennes ne concerneraient que les propriétés utilisées pour la prière, l’instruction religieuse ou les activités associées. Cela excluait les foyers d’accueil et les lieux mis au service des pèlerins. Le manque à gagner s’élevait à des millions de shekels. Confrontés aux réclamations de l’administration, le patriarche arménien Manougian, le patriarche grec orthodoxe Theophilos III et le custode pour la Terre Sainte Fra Francesco Patton, avaient pris la décision de fermer le sanctuaire du Saint Sépulcre le 25 février 2018, en signe de protestation. La situation ne s’était dénouée qu’en raison de l’intervention du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, qui avait contraint l’administration de Jérusalem à renoncer à prélever l’Arsona.

Après cette décision, les tentatives pour recouvrer cette taxe ont repris, favorisées par l’absence d’une loi bien établie exemptant les institutions religieuses. Sami el-Yousef, directeur du Patriarcat latin de Jérusalem, explique : « Quand vous lisez la loi telle qu’elle est écrite, rien ne dit que nos institutions sont exemptées. Si nous portions notre cas devant la Cour, nous perdrions probablement (…). Mais les Églises seraient ruinées si elles devaient payer cette taxe en application de la loi. »

Les relations entre les Églises et l’État d’Israël découlent d’un accord de principe, non écrit, habituellement désigné sous le terme de statu quo. Sa remise en cause par la municipalité de Jérusalem pourrait aboutir à la perte d’une grande partie des biens immobiliers que les Églises possèdent dans la ville. 

(Sources : Asianews 16/8/2025 et ACN 13/3/2025)

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