Actualité en bref 

Le cardinal Aveline appelle à une reprise des pèlerinages en Terre Sainte

© Stéphane Ouzounov, diocese-dijon.com

C’était le premier voyage du cardinal Aveline, archevêque de Marseille, en tant que président de la Conférence des évêques de France (CEF). A la tête d’une délégation de la CEF incluant ses deux vice-présidents, Mgr Benoit Bertrand, évêque de Pontoise, et Mgr Vincent Jordy, archevêque de Tours, il s’est rendu en Terre Sainte du 16 au 20 août pour soutenir les communautés chrétiennes meurtries par les conflits exacerbés depuis l’attaque du Hamas depuis la bande de Gaza contre Israël, le 7 octobre 2023, et la réplique implacable de l’État hébreu.

La visite de la délégation était destinée, selon le message d’encouragement du pape Léon XIV, à délivrer « un témoignage fort de proximité et de miséricorde ». Elle a commencé au monastère bénédictin d’Abu Gosh et à Taybeh, le dernier village de Cisjordanie à majorité chrétienne qui subit malheureusement des attaques de colons juifs, et s’est poursuivie à Bethléem et Jérusalem.

Dans une conférence de presse organisée le mardi 19 août dans les locaux du Patriarcat latin de Jérusalem, le cardinal Aveline a déclaré : « Il est difficile de vivre ici en sachant ce qu’il se passe tout près, à Gaza. Nous l’avons dans la tête et dans les cœurs. Nous savons à quel point cette situation pèse. » Il a indiqué qu’il avait eu un échange téléphonique au matin de ce mardi avec le père Romanelli, curé de la paroisse de l’enclave palestinienne de Gaza. Alors que le quartier de cette paroisse latine subit des opérations d’évacuation, le père Romanelli symbolise « la force intérieure » et « la confiance en Dieu, quoi qu’il advienne », a commenté le cardinal. La délégation repartira « avec de nombreuses choses à dire à l’Église de France et aux Églises d’Europe », a ajouté l’archevêque de Marseille qui préside aussi la conférence ecclésiale de la Méditerranée. 

Au cours de son intervention, le cardinal Aveline a encouragé les catholiques à renouer avec les pèlerinages en Terre Sainte. Mais avec une mentalité renouvelée, marquée par la conscience de la gravité des événements qui s’y déroulent. Il souhaite « une conversion du pèlerin », « un pèlerin qui comprenne qu’il y a des chrétiens dans ce pays qui ne peuvent pas faire le pèlerinage qu’il est en train de faire. Un pèlerinage non pour améliorer le confort personnel de sa foi mais pour vivre une solidarité ecclésiale profonde. » Toute l’Église a en effet une responsabilité particulière envers l’Église mère de Jérusalem, a-t-il souligné en se faisant l’écho d’une conversion avec Michel Sabbah, l’ancien patriarche latin de Jérusalem, le dimanche, à Taybeh. « Nous vivons quelque chose de la continuation de la Passion du Christ », lui avait alors confié celui-ci. L’archevêque de Marseille a également rendu hommage à l’actuel patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, qui fait preuve « de patience, de courage et de volonté de dire la vérité » sans jamais que son expression ne blesse la dignité d’une personne, de quelque bord qu’elle se trouve. « L’un des buts de cette visite est de l’aider dans son travail », a-t-il ajouté.

Mais le président de la CEF a tenu à conclure par la joie de l’Évangile qui « n’est pas un enthousiasme de surface mais une joie profonde car elle est liée à l’espérance. Quand toutes les raisons d’espérer disparaissent, seule reste dans le cœur de ceux qui croient au Christ l’espérance dela Résurrection », a-t-il souligné, en citant le moine trappiste André Louf (1929-2010) : « Dieu sait faire des chefs-d’œuvre avec les décombres de nos rêves » « Ici, beaucoup de rêves se sont effondrés, il y a beaucoup de décombres, mais voilà l’espérance que nous sommes venus partager », a ajouté le cardinal.

(Sources : L’Église catholique de Marseille 16/09/2025 ; Vatican News 19/08/2025)

Retour à l'accueil