Nouvelle envolée des baptêmes d’adultes et d’adolescents en France

17 788 adultes et adolescents devaient être baptisés dans l’Église catholique lors de la Vigile pascale, a annoncé la Conférence des évêques de France (CEF) le 10 avril. Leur nombre a doublé en deux ans : 5 423 adultes baptisés en 2023, 7 135 en 2024, 10 384 en 2025. La progression des baptêmes d’adolescents (11-17 ans) n’est pas moins étonnante : 2 953 en 2023, 7 404 en 2025. D’une année sur l’autre (2024-2025) la croissance est spectaculaire : + 45 % pour les adultes en un an, + 33 % pour les adolescents. Notons que les 7 404 adolescents baptisés en cette nuit pascale ne constituent pas tous les jeunes qui ont ou auront été baptisés cette année, les baptêmes ayant lieu toute l’année et pas seulement à Pâques. « Ils sont certainement beaucoup plus nombreux » remarque Catherine Lemoine, déléguée nationale « Pastorale des adolescents » à la CEF. Mais la collecte des données sur toute l’année est plus difficile que celle du « pic » pascal. Relevons aussi que les étudiants et « jeunes pros » (15-25 ans) représentent aujourd’hui 42 % des catéchumènes.
En dix ans, les catéchumènes adultes, en France, sont passés de 3 900 (en 2015) à 10 384 (en 2025), soit une augmentation de plus de 60 %. Cette progression est d’autant plus remarquable que la formation des catéchumènes (adultes ou adolescents demandant le baptême) est exigeante : elle dure deux ans, au cours desquels des cours d’initiation chrétienne sont dispensés par près de 11 000 baptisés dont 80 % de laïcs. Pendant le Carême, trois « scrutins » (des rites pénitentiels) ponctuent la progression de cette initiation lors de messes dominicales paroissiales des 3ème, 4ème et 5ème dimanches de ce temps de préparation à la célébration annuelle du mystère pascal.
Comment est-on passé en France d’une moyenne de 4 000 baptêmes d’adultes et d’adolescents par an (chiffres de 2015-2022) à près de 18 000 cette année ? Il semble que le choc du Covid suivi par une accumulation de crises (sociétales, politiques, économiques…) ait ravivé le désir profondément humain de spiritualité : « L’homme ne vit pas seulement de pain ! » (Matthieu 4,4). Aujourd’hui, on peut aussi désirer renouer avec une vie spirituelle pour échapper aux nombreuses servitudes de nos sociétés surréglementées et à la solitude des « amitiés » des réseaux numériques. Dans la note de la Conférence épiscopale présentant les chiffres 2025 de catéchumènes, le père Jean-Baptiste Siboulet, aumônier des étudiants pour le diocèse de Nantes, ajoute : « Ces demandes de jeunes correspondent à un besoin d’appartenance à un groupe, ils recherchent l’Église comme communauté avant de s’accrocher au Christ. Dans une vie fragmentée, où l’avenir peut sembler sombre, la foi représente un socle solide pour se construire. »
On objectera sans doute, à raison, que cette augmentation de baptêmes volontaires est loin de compenser l’effondrement des baptêmes de nourrissons et de petits enfants auquel elle répond : selon les statistiques de la CEF, alors que 380 093 enfants avaient été baptisés en l’an 2000, leur nombre avait chuté à 178 388 en 2022. Mais cette désaffection était inscrite dans l’affadissement de la foi, peu à peu étouffée par une pratique devenue conventionnelle. Tandis que rien n’indiquait que le désir d’être baptisé, c’est-à-dire d’être plongé dans le mystère du Christ rédempteur, allait renaître dans des âmes assoiffées par la traversée du désert spirituel contemporain.
(Sources : Conférence des évêques de France ; Le Figaro ; Aleteia10/04/2025)
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