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Marie est vraiment « bénie entre toutes le femmes »

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Comblée de grâces, Immaculée, Mère de Dieu : Comment comprendre le mystère de Marie ?

Les catholiques ne sont pas les seuls à avoir une grande dévotion envers la Mère de Dieu : il y a aussi toutes les Églises apostoliques, catholiques, orthodoxes, syriaques, chaldéennes, éthiopiennes, arméniennes, grecques, russes, etc. Toutes ces Églises, qui descendent directement des apôtres, ont la même attitude envers la Vierge Marie, « sanctuaire et repos de la Sainte Trinité, où Dieu est plus magnifiquement et divinement qu’en aucun lieu de l’univers » (saint Louis-Marie Grignion de Montfort).

Alors, pourquoi protestants ou évangéliques disent ne pas comprendre que la Vierge Marie soit tant vénérée par les catholiques ? Comment expliquer qui elle est ?

Marie est d’une certaine manière « la femme qui entoure l’homme » (Jr 31,22) : l’icône d’Israël qui attend le Messie et l’image de l’Église qui le prolonge. Elle est aussi celle qui a toujours été la plus proche de Jésus, qui l’a porté seule neuf mois dans son sein, qui est restée avec lui trente ans, d’abord en Égypte puis à Nazareth, qui l’a suivi dans ses trois années de vie publique, de Cana jusqu’à la Croix, l’Ascension et la Pentecôte.

La foi chrétienne contient deux grands mystères : le mystère de l’Incarnation (Jn 1,14) et le mystère de la Rédemption ; dans les deux, Marie a une place unique et particulière.

  • À l’Annonciation, elle a dit « oui » (Lc 1,38) au mystère de l’Incarnation, au nom de toute l’humanité, en réponse au « oui » du Fils de Dieu qui descend du Ciel (Ps 39,8).
  • Au pied de la Croix (Jn 19,25), son « oui » accompagnait encore le « oui » du Christ qui offre sa vie pour la Rédemption du monde (Lc 22,42).

« Il a pris chair de la Vierge Marie », qui a été unie au Christ plus qu’aucun autre : elle est « celle qui doit enfanter » (Mi 5,2), la « nouvelle Ève » prophétisée dans la Genèse, qui écrase la tête du serpent (Gn 3,15) et qui aide le « nouvel Adam », comme l’ont très bien dit les Pères de l’Église. Le vieillard Siméon avait prophétisé qu’un glaive lui « transpercerait le cœur » (Lc 2,35) ; c’est ce qui est arrivé lors de la Passion : une lance a transpercé le Coeur du Christ qui était déjà mort, et cet acte a transpercé le coeur de sa Mère, totalement uni au Coeur du Christ. Bien plus que saint Paul et les saints, elle a « souffert en sa chair » ce qui « manque aux souffrances du Christ pour son corps qui est l’Église » (Col 1,24).

Marie est appelée la « Mère de Dieu » par Élisabeth remplie d’Esprit Saint : « Comment ai-je ce bonheur que la Mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » (Lc 1,43). Ce titre de gloire unique a été confirmé au concile d’Éphèse (431) et adopté par toutes les Églises apostoliques.

Dans l’Ancien Testament, Dieu a choisi un peuple, il lui a donné une terre, Israël, une ville, Jérusalem, et, au coeur de cette ville, un Temple où Dieu réside, et au coeur de ce Temple le Saint des saints qui contient l’Arche de l’alliance, protégée par les chérubins, contenant la présence réelle de Dieu et sur laquelle repose la nuée de Dieu (Ex 25,22 ; 1 R 8,6-10). L’Arche est au centre de tout ; c’est la figure de Marie, Arche de la Nouvelle Alliance, celle qui a été recouverte de l’ombre de l’Esprit Saint et qui contient la présence réelle de Dieu (Lc 1,35).

Marie a été prophétisée de cinq autres manières dans le cadre de l’attente messianique : la « Femme » de la Genèse dont la descendance écrase la tête du serpent (Gn 3,15), la « Vierge » d’Isaïe (Is 7,14), la « fille de Sion » qui se réjouit d’avoir Dieu en son sein (So 3,14 ; Za 2,14), la Mère du Messie que Michée désigne comme « celle qui doit enfanter » (Mi 5,2) ou encore « la plus belle des femmes » (Ct 1,8 ; 6,1), « la bien-aimée » du Cantique des cantiques (Ct 1,15).

Marie est encore la « Femme » de l’Apocalypse (Ap 12,1), celle qui a « mis au monde un enfant mâle », qui est « poursuivie par le Dragon » et qui lui échappe en s’enfuyant « au désert », auprès de Dieu (Ap 12,13-14). Mais le Dragon « poursuit le reste de ses enfants », car les disciples bien-aimés du Christ, « ceux qui gardent les commandements de Dieu et gardent le témoignage de Jésus », sont bien ses enfants (Ap 12,17), à cause du testament du Christ et de ses dernières volontés (Jn 19,26). Dans ses dernières paroles, en effet, Jésus s’adressa à sa Mère et au disciple bien-aimé : « Femme, voici ton fils [...] Voici ta mère » (Jn 19,25-26). Aussi, est-elle « Mère de l'Église » et ses enfants sont désormais tous ceux qui veulent être les « disciples bien-aimés » du Christ.

Marie est « comblée de grâce » (Lc 1,28) comme personne d’autre. C’est ainsi que l’ange la salue à l’Annonciation et ce terme la surprend. Mais l’ange la rassure : « Ne crains pas, Marie, le Seigneur est avec toi » (Lc 1,28), et il l’est toujours, puisqu’elle a toujours gardé les commandements de Dieu.

Marie est « immaculée » (Ép 5,27), comme l’est l’Église. Elle est la « Panaghia », la « toute sainte », aiment à le répéter les Églises orthodoxes. Elle est montée au Ciel, comme Hénoch (Gn 5,24) ou Élie (2 R 2,11), avec son corps et son âme, dans le mystère de la Dormition et de l’Assomption, comme toutes les Églises apostoliques l’ont toujours affirmé dès le premier millénaire.

Les catholiques ont beaucoup appris des communautés évangéliques et protestantes en s’ouvrant davantage à l’Écriture sainte. Mais ces dernières ont elles aussi à s’ouvrir et à se laisser enseigner parfois. Le pasteur Chavannes notait : « Alors que Marie a dit elle-même, dans le Cantique qui porte son nom, "toutes les générations me diront bienheureuse" (Lc 1,48), pourquoi dans nos paroisses ne proclame-t-on jamais le bonheur de Marie ? Une telle déclaration ne peut être blâmable puisque, lors de la Visitation, Élisabeth, remplie du Saint-Esprit, s’écria : "Tu es bénie entre les femmes et le fruit de tes entrailles est béni." Il est probable que la contradiction entre l’affirmation biblique et la pratique habituelle des Églises protestantes [...] affecte un nombre minoritaire mais croissant de personnes. »

Marie est clairement haïe par Satan plus qu’aucune autre créature, car c’est elle et sa descendance qui lui « écrase[nt] la tête » (Gn 3,15). Tous les « disciples bien-aimés » qui veulent imiter le Chris doivent, comme lui, se remettre entièrement entre ses mains et la prendre pour « Mère » (Jn 19,26).

Rappelez-vous combien la Sainte Vierge, que Dieu a « pris plaisir à humilier et à cacher pendant sa vie » terrestre, est puissante au Ciel ! Toute personne peut la prier pour lui demander son aide… et il est recommandé de le faire, tant elle intercède pour nous de manière incroyable, comme le prouvent le miracle de Cana (Jn 2,3) et l’expérience de toutes les Églises depuis 2 000 ans.

Olivier Bonnassies

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