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Les marxistes, les islamistes et un lion

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La région du Cabo Delgado, à l’extrême nord-est du Mozambique, subit la violence de groupes djihadistes depuis 2017. Les conflits qui secouent la région auraient provoqué la mort de milliers de personnes et la fuite de près d’un million d’autres. Au cœur de cette région dangereuse, les religieuses de l’Immaculée Conception apportent l’aide qu’elles peuvent fournir.

Sœur Ermelinda Singua, la supérieure de la congrégation, témoigne de l’état de détresse dans lequel elle trouve les réfugiés : « La tristesse se lit sur leurs visages : ils sont loin de leur environnement naturel et ils ont tout perdu, y compris des membres de leur famille. Il y a plus de femmes que d’hommes, parce que les hommes ont été assassinés ou emprisonnés par les terroristes. » Les opérations de razzia, qui visent à terroriser la population, ont détruit la fragile économie de cette région défavorisée du Mozambique. Dans certaines familles, les parents marient leurs filles dès l’âge de dix ans en espérant que leurs maris puissent les aider financièrement « Elles tentent d’échapper à la misère, mais tombent dans une misère d’un autre type », commente Sœur Ermelinda.

Les Sœurs de l’Immaculée Conception, fondées en 1948, sont la première congrégation de femmes natives du Mozambique. Elles avaient déjà, à l’époque de leur création, la vocation de contribuer à l’évangélisation des zones les plus reculées. De 1975 à 1990, le gouvernement marxiste a entravé l’activité de ces Sœurs, mais celles-ci ont retrouvé leur dynamisme originel. Aujourd’hui, la congrégation compte 48 religieuses, 7 novices et 12 postulantes. Elles mènent des missions difficiles jusqu’aux périphéries les plus périlleuses du pays. « Chaque fois que je dois me déplacer sur des routes isolées ou à travers la jungle, j’invoque la protection de Dieu. Nous avons tous peur, c’est la réalité », reconnaît Sœur Ermelinda. Elle cite en exemple les sœurs qui vivent dans des camps de déplacés. « Il arrive que les gens passent une ou deux semaines sans manger. Cette année, ils ont dû récolter des graines d’herbes sauvages, qui ressemblent au blé, pour les moudre et les utiliser à la place de la farine. C’est le comble de la pauvreté », explique la religieuse.

Les sœurs prennent aussi des risques plus inhabituels, comme ce voyage au cours duquel Sœur Ermelinda devait emmener un bébé à la clinique la plus proche, et qui a failli tourner au drame. Une autre religieuse tenait le guidon de la moto tandis que Sœur Ermelinda s’efforçait d’éviter que le bébé, qu’elle tenait dans ses bras, ne soit blessé par les cahots de la piste. Un lapin a traversé la route devant la moto et Sœur Ermelinda a découvert avec horreur qu’il était suivi par un lion ! « Le lion a cru que nous avions pris le lapin, de sorte qu’il a commencé à nous poursuivre. J’ai dit à l’autre sœur d’appuyer sur l’accélérateur et elle a accéléré. J’ai cru que tout était terminé, que nous et le bébé allions mourir ce jour-là, mais au bout d’environ dix minutes le lion a abandonné. La sœur conduisait la moto avec beaucoup d’adresse ! Mais c’est Dieu qui nous a protégés, c’est Lui qui nous a sauvés du lion ce jour-là. »

(Sources : Aide à l’Église en Détresse 11/07/2025)

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