Actualité en bref 

Il avait refusé le racket des djihadistes

Drapeau de la Syrie / © CC0 Wikimedia.

George Ishoh, orfèvre de Lattaquié, sur la côte ouest de la Syrie, a été assassiné par des hommes cagoulés et armés le 9 juillet. Les assaillants lui ont tiré dans la tête devant son domicile avant de prendre la fuite. Malgré l’aide que lui ont apporté des voisins, qui ont accouru pour tenter de le sauver et l’ont porté à l’hôpital, l’homme a succombé. Il s’agirait, selon ses voisins, d’un assassinat perpétré par un groupe armé djihadiste, qui avait réclamé de lui la « djizîa », cet impôt que le Coran recommande de prélever auprès des non musulmans.

Cet assassinat intervient trois semaines après le terrible attentat de Damas, au cours duquel un terroriste s’est fait exploser dans l’église grecque-orthodoxe Saint-Élie, tuant 25 fidèles. Ces attentats entretiennent l’inquiétude de la petite portion des chrétiens syriens demeurés en Syrie. Diverses rumeurs qui rappellent les pires périodes de la guerre civile leurs parviennent. Comme dans les zones tombées sous la coupe des groupes terroristes Al-Nosra ou Daesh pendant la guerre, des hommes barbus reprennent des hommes et des femmes sur leur habillement. D’autres détruisent des instruments de musique prétendant que leur religion les interdit. Des hommes cagoulés patrouillent aussi dans les rues sur des pickups et hurlent dans leurs mégaphones que « Les chrétiens doivent se convertir. »

Ces menaces qui s’ajoutent aux violences que subit la minorité chrétienne, ternissent l’image du nouveau gouvernement syrien. Lors d’une étude menée par l’association Etana Syrie, au mois de mai, ce gouvernement bénéficiait de 85 % d’opinion favorable chez les Sunnites contre 21 % chez les Alaouites et 18 % chez les Druzes. Les chrétiens se situaient au milieu avec 45 % d’opinion favorable. Ce score est en baisse. On peut craindre que pour beaucoup de chrétiens syriens, l’exil apparaisse comme la seule solution viable.

(Source : Asianews 12/07/2025)

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