Les chrétiens, perdants de la guerre civile au Soudan

Les chrétiens pentecôtistes d’Haj Yousef, au nord-est de Khartoum, la capitale, ont assisté, impuissants, à la destruction de leur église, le mardi 8 juillet. Dans cette région qui est passée sous le contrôle des Sudan Armed Forces (SAF) de l’armée soudanaise, le soulagement de voir la fin des combats aura été de courte durée.
La guerre civile soudanaise entamée en 2023 a divisé le pays entre les partisans des Rapid Support Forces (RSF) commandées par Mohamed Hamdan Dogolo, bénéficiant de soutiens libyens, et les Sudan Armed Forces (SAF) d’Abdel Fattah al-Burhan. Ce conflit a provoqué la mort de milliers de personnes et le déplacement de près de 11 millions. Les deux antagonistes continuent à s’affronter dans l’ouest du pays, mais dans la capitale et ses environs, ce sont les SAF qui l’ont emporté, ce qui a permis aux habitants de cette zone de bénéficier d’une trêve. Pourtant, après avoir vu les engins militaires défiler dans leurs rues, les chrétiens pentecôtistes ont assisté au spectacle de bulldozers venus détruire leur lieu de culte. Ces engins ont méthodiquement démantelé leur église, sous la protection de la police soudanaise, venue en nombre pour décourager toute tentative de résistance. Après une journée de démolition systématique, il ne restait plus une cloison debout de leur édifice, vieux de 35 ans.
Officiellement, cette destruction a été programmée car le bâtiment ne répondait pas aux normes requises par l’État soudanais. Mais Rafat Samir, dirigeant du Conseil communautaire évangélique pour le Soudan avertissait, il y a un mois, que ce type d’évènements risquait d’advenir. « Ils détruiront les petites églises des périphéries en prétendant qu’elles ont subi un bombardement (…) Quant aux grandes églises proches des centre-ville, ils trouveront des raisons légales de les démolir. » De fait, près d’une centaine d’églises ont été réduites à l’état de ruines depuis le début de la guerre civile, et l’évènement du 8 juillet paraît confirmer les prédictions de Rafat Samir. Il ajoutait que le gouvernement ne permettrait pas aux fidèles de reconstruire les églises détruites – volontairement ou non – durant la guerre.
Ces évènements n’augurent rien de bon pour les chrétiens du Soudan. Beaucoup d’entre eux ont fui au Sud-Soudan, lors de l’indépendance de celui-ci en 2011, mais il reste environ 1,5 % de la population soudanaise qui est chrétienne, dans un pays où près de 97 % de la population est musulmane. La démolition de l’église du 8 juillet démontre le mépris de l’administration des SAF à leur égard. Ils n’ont pas été prévenus de la décision du gouvernement de détruire leur lieu de culte et n’ont eu aucun moyen de mettre à l’abri les biens mobiliers qui se trouvaient à l’intérieur.
(Sources : Open Doors, 15/07/2025)
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