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Les chrétiens pakistanais « suspects habituels »

Vue sur la cathédrale de Salamanque / © Nicolas Vollmer, CC BY 2.0, via Wikimedia Commons.

En utilisant la célèbre image du Linceul de Turin, la cathédrale de Salamanque avait proposé en 2022 une reconstitution du corps du Christ supplicié. La statue représentant un homme nu, couvert de blessure des plantes des pieds à la tête démontrait l’extrême cruauté de la Passion. La ressemblance entre cette image et les photos de Kashif Masih prises le 12 mai 2025 saute aux yeux. Ce pakistanais chrétien de 28 ans a été battu à mort par huit musulmans qui l’accusaient d’avoir volé un téléphone. Malgré la torture il n’a jamais avoué à ses tortionnaires ce délit, et pour cause, il était innocent, comme la fouille de sa chambre et les témoignages de ses proches l’ont révélé par la suite.

Ce cas a été porté à l’attention de la justice pakistanaise qui a arrêté le chef du groupe, Malik Irfan, un ancien officier de police. Il employait le jeune chrétien dans sa propriété avant de se retourner contre lui avec une rage folle. Avec ses sept complices, il a battu sa victime à coup de bâtons cloutés et de barre de fer.

L’avocat des minorités pakistanaises Joseph Janssen dénonce ce cas comme un symptôme d’une violence généralisée dans sa société. Il recense un grand nombre de cas de pratiques de type mafieuses qui frappent les minorités. Le plus souvent, dénonce-t-il, l’État pakistanais les traite négligemment. Reprenant le détail de l’affaire Kashif Masih, il assure : « Un tel niveau de brutalité ne pourrait pas advenir sans des échecs systématiques de l’appareil judiciaire. » Selon lui, Malik Irfan s’est déchaîné contre sa victime car il était persuadé qu’en raison de sa fonction passé au sein de la police et en raison de l’appartenance religieuse de la victime, il jouirait d’une totale impunité. « Quand le badge devient un permis de tuer, la justice cesse d’être la justice – elle devient une tyrannie sélective », dénonce Me Janssen.

La lecture des faits divers pakistanais démontre l’existence de cette « tyrannie sélective » contre les chrétiens. Le 27 février dernier, un agriculteur chrétien a été enlevé et humilié en public pour un prétendu vol de bois. Ses agresseurs musulmans lui ont rasé la tête, lui ont teint la tête en noir et l’ont fait parader sur un âne pour le tourner en dérision. Le 6 juin 2024 le directeur musulman d’une usine a torturé à mort l’un de ses employés, âgé de 18 ans, qui voulait démissionner.

Ces évènements ne représentent malheureusement que la part des méfaits qui sont portés à l’attention de la justice ou des médias. Ils sont symptomatiques d’un mépris normalisé à l’encontre des minorités religieuses au Pakistan.

(Sources : Asianews 17/05/2025 ; Morningstarnews 14/05/2025)

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