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Le pape François convoque un consistoire depuis la polyclinique Gemelli

Drapeau du Vatican, © CC0

L’hôpital romain Gemelli a mérité de nouveau le surnom de « Vatican III » que lui avait donné le pape Jean-Paul II en référence à ses longs séjours après l’attentat du 13 mai 1981 qui avait failli lui coûter la vie. Au douzième jour de son hospitalisation, et alors que son pronostic vital restait « réservé », le pape François y a convoqué un consistoire.

C’était le 25 février dernier. La veille, le Pape avait reçu à l’hôpital ses deux principaux collaborateurs, le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin, et Mgr Edgar Peña Parra, le substitut de la secrétairerie d’État. Il avait traité avec eux de dossiers de canonisation (« un fait très inhabituel, relève Aleteia, puisque c’est d’ordinaire le préfet du dicastère pour les Causes des saints, actuellement le cardinal Marcello Semeraro, qui traite systématiquement ces questions avec le Pape. »)  C’est donc le lendemain de cette réunion que fut annoncée la convocation d’un consistoire  en vue des prochaines canonisations, sans précision de date.

Un consistoire (du latin consistorium, c'est-à-dire « lieu où l’on se réunit debout ») est « la réunion des cardinaux à la demande du Pape lors de la nomination des nouveaux cardinaux ou pour se pencher sur une question particulière. » ll existe plusieurs types de consistoires : ordinaire ou extraordinaire, secret ou public. En consistoire ordinaire, le pape et les cardinaux traitent d'une affaire habituelle, nomination de cardinaux ou décret concernant la cause des saints. Or le préfet du dicastère pour les Causes des saints, actuellement le cardinal Marcello Semeraro, ne participait pas à cette réunion préparatoire à Gemelli... On peut donc penser que le consistoire annoncé pourrait ne pas avoir pour seul objet de nouvelles canonisations.

De fait, cette annonce a suscité de nombreux commentaires évoquant le consistoire à l’issue duquel le pape Benoît XVI avait annoncé sa démission, le 11 février 2013. Il s’agissait pourtant d’un consistoire « ordinaire », d’où la stupeur des cardinaux quand ils entendirent Benoît XVI leur dire en latin : « Je vous ai convoqués à ce consistoire non seulement pour les trois canonisations, mais également pour vous communiquer une décision de grande importance pour la vie de l’Église. Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien. » Ce fut, a témoigné le cardinal Angelo Sodano, doyen du Collège des cardinaux à l’époque, « un coup de tonnerre dans un ciel serein. »

Quoi qu’il en soit, le pape François reste libre d’annoncer éventuellement, à tout moment et en toute occasion, non sa démission mais sa renonciation. En effet, le critère phare du droit canon est « la liberté du pontife romain ». En conséquence, un pape ne « démissionne pas » d’une charge qu’il tiendrait de son élection mais « renonce » librement à une charge qu’il avait acceptée librement. Ce n’est pas le vote des cardinaux mais l’acceptation du cardinal élu au Siège de Pierre qui scelle son élection en tant que Souverain pontife.

(Sources: Aleteia, 26/02/2025 ; La Croix, 25/02/2025 ; Vatican News, 26/02/2025)

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