Actualité en bref 

« Je présente de sincères excuses aux catholiques »

© Cyrille161, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons.

Dans une vidéo de trois minutes publiée le 31 octobre sur X, l’ex-Femen Marguerite Stern, co-auteur avec Dora Moutot de l’essai retentissant « Transmania : enquête sur les dérives de l'idéologie transgenre » (Magnus), demande pardon aux catholiques pour le combat militant qu’elle a mené naguère contre leur religion. Ayant, dit-elle, « évolué » dans ses convictions sans pour autant embrasser la foi, elle loue la religion catholique qui fait « partie de la France » et dont elle souligne le rôle civilisationnel.

S’il ne va pas, à ce stade, jusqu’à la conversion, son revirement ressemble à celui de Saul de Tarse sur le chemin de Damas. Comme le futur saint Paul, Marguerite Stern fut une adversaire acharnée de la foi catholique. Il y une décennie, elle était de tous les coups organisés par les activistes Femen (mouvement né en Ukraine en 2008) dont elle était une égérie et dont elle avait co-écrit le manifeste.  On l’avait vue notamment manifester dans des églises les seins nus et le torse bariolé d’inscriptions mélangeant blasphèmes et slogans politiques, tels que : « Fascist rest in hell ! » (que les fascistes reposent en enfer) et « Marie, marions-nous ! » Elle-même rappelle dans sa vidéo de repentance qu’elle a pris part, entre 2012 et 2015, à « plusieurs actions contre l'Église catholique, notamment lors d'une campagne en faveur du mariage gay ». La plus marquante eut lieu en janvier 2013 dans la cathédrale Notre-Dame de Paris. Marguerite Stern faisait partie des neuf Femen qui avaient investi la cathédrale pour protester contre l’opposition de l’Église catholique au mariage homosexuel et se réjouir de la renonciation à la charge pontificale de Benoît XVI, au cri de : « Homophobe, dégage ! »

« C'était il y a 11 ans. Aujourd'hui, mes convictions et ma sensibilité ont évolué », déclare la jeune femme dans cette vidéo. « Bien que non croyante, je suis baptisée, j’ai fait ma première communion, et surtout, j’ai grandi dans un pays dont l’histoire, l’architecture et les mœurs ont été façonnées par l’Église. Rejeter cela, entrer dans Notre-Dame de Paris en hurlant était une façon d’abîmer une partie de la France, c’est-à-dire une partie de moi-même. À 22 ans, je ne m'en rendais pas compte », confesse la féministe aujourd’hui trentenaire. C’est notamment à travers son travail d'enquête sur l'idéologie transgenre qu’elle a pris conscience de la rupture que le mariage gay introduit dans la civilisation judéo-chrétienne et, par conséquent, de ce qui anime les attaques contre l’Église catholique : « J'ai compris qu'au-delà du danger pour les femmes et les enfants, le transgenrisme présente un danger civilisationnel (…) En attaquant la religion catholique, je me demande si je n'étais pas moi aussi dans une logique de destruction et de haine de soi. »

Elle confesse aussi son émotion lors de la messe d’obsèques de la jeune Philippine, violée et assassinée dans le bois de Boulogne, à laquelle elle a assisté au milieu des fidèles dans la cathédrale de Versailles. « Les rites nous apaisent, ils nous rassemblent, et parfois réparent », constate Marguerite Stern. Évoquant « les clochers qui nous surplombent et habillent nos paysages sonores, la grandeur des édifices, l'émerveillement en entrant dans une église », l'ex-Femen conclut :

« C’est à la mode actuellement de dénigrer les catholiques et de les faire passer pour des idiots vieille France (…). Par le passé j’ai utilisé ce climat pour agir de façon immorale. Je présente de sincères excuses pour cela. » Et de répéter en fixant l’écran et en appuyant chaque mot : « Je suis désolée d'avoir piétiné ça. »

(Sources : X 31/10/2024 ; Le Figaro ; La Croix 01/11/2024)

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