Cisjordanie : « Le cessez-le-feu n’a fait qu’empirer les choses ici »

Malgré la paix fragile obtenue à Gaza avec le cessez-le-feu entré en vigueur le 19 janvier, les chrétiens palestiniens continuent de voir leur situation se détériorer. Les restrictions drastiques imposées pour les déplacements, les barrages routiers et les opérations de police israéliennes rendent la vie impossible aux Palestiniens, dénonce le père Louis Salman. Responsable de l’aumônerie pour les jeunes dans toute la Cisjordanie, Gaza et Jérusalem, il organise le départ de 85 jeunes pour le Jubilé à Rome, cet été. Théoriquement, ils devaient partir d’Ein ‘Arik pour l’aéroport Ben Gourion, ce qui représente un trajet de 20 minutes en voiture, mais en raison des barrages routiers, ils devront prendre un bus de nuit vers la Jordanie, ce qui représente une augmentation considérable des coûts. Le prêtre ne paraît pas surpris par ces complexités kafkaïennes qui viennent s’ajouter aux démarches à entreprendre pour l’organisation du voyage. Elles font partie de la nouvelle normalité dans les territoires palestiniens de Terre Sainte.
La fin de l’intervention militaire à Gaza n’a malheureusement pas apporté d’amélioration dans le reste des territoires, selon le prêtre: « Honnêtement ? Pour nous, en Cisjordanie, le cessez-le-feu n'a fait qu'empirer les choses. » Il détaille les mesures drastiques prisent par l’autorité israélienne qui ferme encore plus de routes que par le passé: « Auparavant, la route de Jifna à Zababdeh prenait environ deux heures, aujourd’hui il en faut quatre », constate-t-il.
Le cardinal Pierbattista Pizzaballa, Patriarche latin de Jérusalem, abonde dans le sens du prêtre. Il constate que des centaines de points de contrôle ont été montés juste après le cessez-le-feu. Le Patriarche dénonce, dans le même temps, de nouvelles annexions de terres en Cisjordanie. À Jénine, au sud de Nazareth, 16 000 réfugiés ont été expulsés. Leur camp a été rasé, si bien qu’ils n’ont nulle part où aller. La Cisjordanie est aujourd’hui complètement fragmentée avec 185 points d’entrée et plus de 900 points de contrôle. « Mais en raison de tout ce qui se passe à Gaza, rien de tout cela n’attire beaucoup l’attention de la communauté internationale », dénonce Sami El-Yousef, le directeur général du Patriarcat latin de Jérusalem.
Pourtant, il constate que l’Église maintient ses services et parvient à aider les communautés les plus touchées par la guerre. Il rappelle que durant la pénurie de produits frais pour la population à Gaza, le Patriarcat a réussi à assurer l’approvisionnement en fruits et légumes pendant plusieurs mois. « Aujourd’hui encore, les gens parlent de la façon dont l’Église les a soutenus. Conformément aux souhaits du patriarche, nous avons étendu notre générosité à nos voisins. Nous sommes très fiers d’avoir fait ce que nous avons fait pendant cette période », explique Sami El-Yousef. « L’année et demie écoulée confirme que les chrétiens palestiniens ont des amis dans le monde entier », conclut-il.
(Sources : Aide à l’Église en Détresse 28/02/2025)
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