Pakistan : une école catholique dans le désert éducatif
Mgr Indrias Rehmat, évêque de Faisalabad (Pakistan), a symboliquement posé la première brique de ce qui deviendra l’école Saint-André. Il était entouré du prêtre de la paroisse du Saint-Rosaire, des catéchistes et des fidèles de cette banlieue déshéritée appelée « Dawood Colony ». Les participants ont chanté des cantiques chrétiens, un son inhabituel dans l’un des pays où la liberté religieuse est la plus menacée au monde. 96 % des Pakistanais professent l’islam, si l’on en croit les statistiques officielles, et les minorités religieuses vivent sous pression.
« J’ai demandé que cette école porte le nom d’André par ce que c’est le prénom de l’évêque Indrias Rehmat. Je vois qu’il fait de grands efforts pour le développement des catholiques de ce quartier », explique Tanvir Gulzar, le donateur qui finance cette construction. Il vit aux États-Unis et a déjà participé à la fondation de plusieurs écoles de couture et centres d’alphabétisation à Faisalabad. Il explique qu’il a reçu de nombreuses demandes de sa famille pour financer le chantier de Saint-André car il n’y a pas d’école catholique dans les environs. « Je suis très reconnaissant à notre Seigneur de m’avoir béni afin que je puisse faire quelque chose pour notre peuple », assure ce Pakistanais catholique expatrié.
L’enjeu de l’éducation se pose douloureusement au Pakistan, qui accuse un retard considérable dans ce domaine. Le taux d’alphabétisation, la scolarisation et l’accès des filles à l’école stagne, comparativement aux pays voisins, l’Inde et le Bangladesh. Alors que le pays aurait 52,6 millions d’enfants à scolariser, il ne consacre qu’à peine 2 % de son PIB à l’éducation, selon l’observatoire Pharos. Cette situation provoque un accès très inégalitaire à la scolarisation, où une petite poignée de privilégiés intègre les écoles privées tandis que les autres doivent se contenter d’une école publique dégradée. Près de la moitié de ces écoles ne bénéficient pas du courant électrique et le niveau de formation des professeurs est mauvais.
Or, les chrétiens pakistanais appartiennent le plus souvent à des communautés très pauvres, qui rencontrent des difficultés à entrer même dans ces écoles publiques. L’école Saint-André en construction apparaît donc comme une Providence aux yeux du père de la paroisse du Saint Rosaire, le père Khalid Rashid Asi. Il remercie Tanvir Gulzar qui, malgré son éloignement géographique garde son peuple à cœur. « Il a allumé une lampe pour sa pauvre communauté, pour illuminer plus de gens et les sortir de l’ignorance », conclut le prêtre.
(Sources : Asianews 9/9/2024 ; Observatoire Pharos 03/2018)
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