Requiem amazonien pour le pape François

« Pape, où que tu sois, entends-moi (…) Je ne serai plus sur Terre pour très longtemps et je voudrais que nous rencontrions ensemble le Créateur », supplie Raoni Metuktire dans une vidéo qu’il a diffusée peu après la mort du Souverain pontife. Ce célèbre ambassadeur international de la lutte pour la préservation de la forêt et des peuples amazoniens a atteint l’âge de 93 ans. Il a rencontré de multiples chefs d’États, parmi lesquels le pape François, qui avait à cœur la défense des populations autochtones américaines.
Davi Kopenawa, chef des Yanomani, partage la peine exprimée par Raoni Metuktire et témoigne de sa rencontre avec le souverain pontife en avril 2024. Il s’était rendu à Rome pour s’assurer de la sincérité du pape François. Cette entrevue l’a convaincu et il pleure à présent : « Mon âme est en peine », assure-t-il. Le sentiment exprimé par ces deux chefs charismatiques est largement partagé par les peuples autochtones d’Amérique latine. Ils ont donné de grandes célébrations – catholiques ou non – pour exprimer leur tristesse.
Luis Ventura, Secrétaire général de la Conférence des évêques indigènes du Conseil missionnaire, constate que les défenseurs des peuples autochtones voyaient en François un allié fidèle. Il connaissait les défis auxquels ils étaient confrontés et leur venait en aide : « Il a défendu leurs droits à plusieurs occasions, y compris leurs droits sur les terres », rappelle Mgr Ventura. En tant que chef de l’Église, il encourageait le dialogue avec ces populations « périphériques ». Conscient de son état d’esprit, le peuple des Guarani-Kaiowá, lui a fait parvenir une lettre d’appel à l’aide en 2023. Étant l’une des populations les plus menacées en Amazonie, elle voulait faire connaître sa situation au plus grand nombre. Le pape a répondu en enjoignant les autorités brésiliennes de se soucier de leur sort. « Je pense que le fait qu’il soit issu de l’Église d’Amérique latine – qui a tracé un chemin vers les pauvres et les exclus ces dernières années – s’est révélé fondamental dans ses prises de positions à l’égard des peuples indigènes », analyse Mgr Ventura.
Sœur Laura Manso, elle-même d’origine indigène, a été envoyée auprès des Karipuna depuis des décennies. Elle qualifie de « prophétique » la parole du pape François à l’égard de ces populations. Très bien informé de ce qu’elles vivent : « Il élevait la voix pour dénoncer des situations de mort avec des paroles d’espérance. (…) Il défendait l’Amazonie et notre maison commune. »
Son appréciation est partagée par des défenseurs de la cause des populations autochtones qui ne sont pas catholiques, comme la chef Eronilde Fermin : « Il se préoccupait de notre cause (…) respectait notre culture. Il n’essayait pas de nous convertir au catholicisme comme d’autres l’avaient fait auparavant. (…) Nous aimions son humilité et la force qu’il manifestait pour nous défendre. Il va vraiment nous manquer. »
(Sources : Cruxnow 28/4/2025)
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